Aller au contenu

Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
84

à la religion, qui seule pourrait dompter ces instincts bestiaux et relever ces âmes dégradées, la façon dont M. Zola parle dans ses récits des enterrements, des mariages et des premières communions ne peut guère nous laisser de doute sur le rôle que lui assigne ce grand moralisateur.

Bien autre est le réalisme anglais de M. Ed. Jenkins. Son roman de mœurs bacchiques, loin de s’occuper comme l’Assommoir français, des hommes et des femmes appartenant exclusivement au peuple, s’intitule en toutes lettres le roman de l’ivrognerie. C’est le vice national, aussi bien celui de l’aristocratie que celui des classes déguenillées, que l’auteur entend dévoiler et combattre, ce vice hideux qui, étendant ses ravages dans toutes les couches de la société, a coûté à l’Angleterre, depuis le commencement de ce siècle, plus cher que cinq ou six révolutions. Ce livre qui, lui aussi, appartient au réalisme, malgré toutes ses pages terrifiantes est bien moins révoltant que l’Assommoir ; l’idée du relèvement s’y trouve, Dieu n’en est pas exclu ; une idée chrétienne plane au-dessus de ces réalités sinistres.

Nous croyons qu’il serait superflu de multi-