Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/211

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sa barque, où il avait fait préparer un grand repas à la chinoise : nous l’en remerciâmes, en nous excusant sur ce que ce jour-là était pour nous un jour d’abstinence.

Nous continuâmes le reste de notre voyage fort lentement, et nous arrivâmes vers les sept heures du soir à Quang tcheou, dit vulgairement par les Européens Canton ; elle s’appelle encore Quang tong seng, capitale de la province de Quang tong ; et c’est de là qu’est venu le nom de Canton. Les Portugais disent Cantang.

Les mandarins de la province nous attendaient sur le rivage, pour s’informer en cérémonie de la santé de l’empereur. Les mêmes raisons que nous avions apportées à l’yuen yuen nous dispensèrent du repas qu’ils nous avaient préparé, et auquel ils nous invitèrent.

On me conduisit dans un cong quan : il était d’une grandeur médiocre, mais propre et assez commode. Il y avait deux cours, et deux principaux édifices, dont l’un qui est au fond de la première cour est un ting, c’est-à-dire, une grande salle, toute ouverte par-devant, destinée à recevoir les visites ; et l’autre qui terminait la seconde cour, était partagé en trois pièces : celle du milieu servait de salon et d’antichambre à deux grandes chambres qui étaient des deux côtés, et qui avaient chacune son cabinet derrière. Cette disposition est ordinaire à la Chine dans la plupart des maisons des personnes un peu distinguées.




ROUTE

Par terre depuis Siam jusqu’à la Chine, tirée des mémoires de quelques Chinois qui en ont fait le chemin.


Pour passer du royaume de Siam à la Chine, en suivant le chemin qu’ont tenu les Chinois qui ont communiqué leurs mémoires, il faut traverser le royaume de Lahos. Les principales villes et les plus grosses par où ils ont passé, sont Kiang haï, Kiang seng, Kemarat mohang leng ville capitale de Lahos, Mohang lee, Mohang mong capitale d’une autre principauté ou province, et Mohang vinan, qui confine à la Chine, ou qui est de la Chine même.

De Kiang haï ou Mohang kiaï (car toutes ces prétendues villes ou terres se qualifient toutes du nom de Mohang, que je désignerai par la lettre M. pour éviter les répétitions), jusqu’à M. Kiang seng, on compte sept journées de chemin. De M. Kiang seng à M. Kemarat, sept autres journées. De M. Kemarat à M. Leng, huit journées. De M. Leng à M. Lee, sept journées. De M. Lee à M. Meng, onze journées. De M. Meng en tirant vers le nord on va à M. Vinan, d’où on se rend en peu de temps à la Chine.