Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/34

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noises se sont conduites, et ont gouverné leurs familles selon ces maximes.

Par cette espèce de tradition, l’on jugera aisément que les principes fondamentaux du gouvernement s’étant toujours maintenus à la Chine par une observation constante, on ne doit pas s’étonner qu’un si vaste État ait subsisté depuis tant de siècles, et subsiste encore dans tout son éclat.

Après ces détails sur la forme du gouvernement Chinois je passe à la religion de ces peuples, à leur Morale, à la connaissance qu’ils ont des autres Sciences, à leur goût pour l’histoire, pour la poésie, et pour le Théâtre, et enfin à leur habileté en fait de médecine. Ce sont les matières que renferme le troisième volume.

Au regard des religions approuvées ou tolérées à la Chine, j’expose, selon l’ordre des temps, la doctrine des différentes Sectes de cet Empire, et je traite, 1o du culte des anciens Chinois : tout ce que j’en dis est tiré de leurs livres classiques ; mais sans entrer dans l’explication de ce qu’ils entendent par Tien[1] ou Chang ti[2], qui est l’objet de leur culte : j’en laisse le jugement au lecteur. 2o De la Secte des Tao ssee dont je décris le système. 3o De la Secte de l’Idole Foe, dont j’explique ce que ces Idolâtres appellent doctrine intérieure et extérieure. 4o Enfin de la Secte de certains Lettrés modernes, qui se sont fait une espèce de philosophie, au moyen de laquelle, en s’attachant moins au texte des anciens livres qu’à la glose et aux commentaires de quelques Auteurs récents, ils prétendent tout expliquer

  1. Tien, Ciel, ou esprit du Ciel.
  2. Chang ti, Être souverain, suprême Empereur.