Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/8

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dans cet ouvrage, m’a inspiré la confiance avec laquelle j’ose le faire paraître sous son auguste nom, et m’a fait même espérer qu’elle pourra prendre quelque plaisir à le lire. J’ai cru qu’une description exacte de tant de pays soumis à l’empereur de la Chine, et si peu connus, ne serait pas tout à fait indigne de l’attention de Votre Majesté.

Vous y verrez, SIRE, que la plus ancienne monarchie de l’univers ne doit sa durée, sa splendeur, et sa tranquillité qu’à la parfaite subordination qui a régné constamment entre les différents membres d’un vaste État.

Vous y trouverez ces grandes maximes gravées de si bonne heure dans votre âme par les mains habiles qui ont cultivé vos vertus naissantes, qu’un prince n’est si fort élevé au-dessus du reste des hommes, que pour procurer leur bonheur, en protégeant la vertu et en réprimant le vice ; que la bonté et la justice sont les deux plus fermes appuis du trône ; qu’un souverain est né le père de son peuple, et que sa plus solide gloire est de régner sur les cœurs de ses sujets.

Mais, ce qui ne touchera pas moins Votre Majesté, c’est sans doute le progrès de la vraie religion chez une nation, à laquelle, à en parler en général, il ne manque pour son bonheur que le don précieux de la Foi.