Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/456

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de l’homme ; que la conduite de cette nature, ou plutôt la lumière secrète qui éclaire sa raison, est la voie droite qu’il doit suivre dans ses actions, et qu’elle devient la règle d’une vie sage et vertueuse ; qu’il ne faut jamais s’écarter de cette voie ; que pour cela l’homme sage doit sans cesse veiller sur les mouvements de son cœur et sur ses passions ; que ces passions tiennent le milieu, et ne tendent ni à droite, ni à gauche, lorsqu’elles sont tranquilles ; que quand elles s’élèvent, si on sait les retenir et les modérer, alors elles s’accordent avec la droite raison ; et par cet accord l’homme tient cette voie droite, ce milieu qui est la source et le principe des actions vertueuses.

Dans le second article jusqu’au douzième, il déplore le triste état de la plupart des hommes, dont il y en a si peu qui s’attachent à suivre ce milieu, en quoi consiste la vertu. Il entre ensuite dans le détail de quelques vertus, et il explique quel est le milieu de la prudence, de la piété, et de la force. Il confirme sa doctrine par des exemples d’anciens empereurs, et de quelques disciples de Confucius.

Dans le douzième et treizième article, il fait voir que cette science du milieu est sublime, difficile, subtile dans la spéculation ; mais que dans la pratique elle est aisée et commune ; qu’elle s’étend aux actions les plus ordinaires de la vie, au respect qu’un enfant doit à ses parents, à la fidélité d’un sujet envers son prince, à la déférence d’un cadet pour son aîné, à la sincérité dont use un ami avec son ami.

Dans le quatorzième, il montre qu’en tenant ce milieu, un homme sage se borne aux devoirs de son emploi, et ne se mêle point d’autres affaires ; que dans quelque état, dans quelque condition, dans quelque lieu qu’il soit, il est toujours égal, toujours maître de lui-même, se possédant également dans l’agitation des affaires, et dans le repos d’une vie privée ; qu’il n’est jamais fier, ni orgueilleux dans une haute fortune, comme il n’a rien de bas ni de rampant dans une condition vile et abjecte.

Dans le quinzième article jusqu’au vingt-unième il rapporte des exemples de princes, qui possédaient la science du milieu, et qui la mettaient en pratique : il cite entr’autres les empereurs Chun, Ven vang, Vou vang et assure que le Ciel a récompensé le respect qu’ils portaient à leurs parents, en les élevant à l’empire, et en les comblant de richesses et d’honneurs. Il rapporte ensuite les cérémonies que ces princes ont instituées, tant pour honorer le Seigneur du Ciel, que pour donner des marques publiques de leur souvenir et de leur respect, pour la mémoire de leurs parents défunts.

Dans le vingt-unième, il montre, que, pour bien gouverner les autres, il faut savoir se gouverner soi-même ; que le règlement des mœurs consiste principalement en trois vertus ; savoir, la prudence, la droiture de cœur, et la force ; que la prudence est nécessaire pour connaître ce juste milieu, dont il est question ; la droiture du cœur pour le suivre ; la force pour y persévérer. Il rapporte ensuite neuf vertus que doit avoir un empereur, pour gouverner sagement l’empire. 1° Il