Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/463

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et précipités, qui agissent sans nulle réflexion. Tsu kung l’un de ses disciples prenant la parole : Il y en a encore trois autres, dit-il, que je ne puis souffrir, 1°. Ces esprits ignorants et grossiers, qui cherchent à paraître habiles et éclairés. 2°. Ces âmes hautaines et présomptueuses, qui affectent de la bravoure et du courage. 3°. Enfin ces esprits satyriques et mordants, qui veulent paraître droits et sincères. . . . . Il y a une chose qui me paraît très difficile dit encore Confucius, c’est d’avoir à gouverner des femmes et des domestiques : si vous les traitez avec douceur et avec familiarité, ils perdent le respect : si vous usez de sévérité, ce sont des emportements et des plaintes continuelles.

Dans le dix-huitième, il fait l’éloge de quelques anciens princes ou empereurs, et de leurs ministres : il fait voir combien l’amour qu’un prince a pour les femmes, est nuisible au bon gouvernement : il rapporte les actions de quelques sages, qui ont mené une vie cachée et obscure : il parle ensuite de divers musiciens, dont on avait coutume autrefois de se servir dans les festins : et enfin il donne les règles d’un bon gouvernement, en rapportant l’instruction que fait un prince à son fils.

Dans le dix-neuvième, il fait voir quels sont les devoirs de celui qui veut acquérir la sagesse ; et après avoir décrit la manière d’enseigner ses disciples, il justifie son maître Confucius de quelques reproches mal fondés, et fait son éloge. Voici quelques-unes de ses maximes. Celui qui se porte nonchalamment à l’étude de la sagesse, et dont l’esprit est léger et inconstant, n’augmentera pas pendant sa vie le nombre des sages, et ne le diminuera pas à sa mort. . . . . . . Lorsqu’on a à entretenir un vrai sage, on le trouve en trois situations différentes : quand on l’aperçoit de loin, il a un maintien grave et sévère : quand on approche de lui, et qu’on l’entretient, il a un air et des manières pleines d’affabilité et de douceur : quand on l’écoute, on est charmé de sa fermeté et de sa droiture. . . . . . . Un sage ministre doit d’abord persuader au peuple qu’il l’aime, et qu’il a à cœur ses intérêts ; quand il en est venu là, il peut sans crainte exiger des tributs, le peuple ne se croira pas vexé ; ensuite il doit bien convaincre le prince de sa fidélité, et de son dévouement à sa personne, sans quoi les avis qu’il lui donnera, seront regardés comme des outrages. . . . . . . Quoique l’empereur Tcheou ne fut pas aussi méchant qu’on l’a publié, cependant comme il a laissé après lui une mauvaise réputation, on lui attribue communément toutes sortes de crimes : c’est par cette raison qu’un sage ne souffre pas en lui l’apparence même du vice, de crainte qu’on ne lui attribue beaucoup de vices réels qu’il n’a pas.

Le vingtième contient les commencements et les succès du sage gouvernement des empereurs Yao, Chun, Yu, Tching tang et Vou vang, avec les qualités d’un bon gouvernement, et les défauts d’un mauvais : tout ce qu’ils recommandaient à leurs ministres et à leurs sujets, c’est de suivre ce juste milieu, en quoi consiste la droite raison et la vertu.