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pudeur qui doivent être l’âme de sa conduite. Quand elle est une fois liée à un époux, cette union ne doit finir qu’à sa mort, et elle n’en doit point épouser d’autre. L’époux ira recevoir sa future épouse dans la maison paternelle, et la conduira chez lui : il lui offre un oiseau apprivoisé, soit pour lui marquer son amour, soit pour l’instruire de la docilité avec laquelle elle doit se laisser gouverner.

Il doit y avoir deux appartements dans la maison ; l’un extérieur pour le mari,  l’autre intérieur pour la femme. Un mur ou une bonne cloison sépareront ces deux appartements, et la porte en sera soigneusement gardée. Que le mari n’entre point dans l’appartement intérieur, et que la femme n’en sorte point sans quelque bonne raison. Une femme n’est point maîtresse d’elle-même ; elle n’a rien en sa disposition. Elle n’a d’ordre à donner que dans l’enceinte de son appartement ; c’est là que se borne son autorité.

Cinq sortes de filles auxquelles on ne doit point penser pour le mariage, 1° Quand elle est d’une famille où l’on néglige les devoirs de la piété filiale. 2° Quand sa maison n’est pas réglée, et que les mœurs de ceux qui la composent sont suspectes. 3° Quand il y a quelque tache, ou quelque note d’infamie dans sa famille. 4° Quand il y a quelque maladie héréditaire, et qui peut se communiquer. 5° Enfin si c’est une fille aînée qui ait perdu son père.

Sept sortes de femmes que les maris peuvent répudier. 1° Celles qui manquent à l’obéissance qu’elles doivent à leurs père et mère. 2° Celles qui sont stériles. 3° Celles qui sont infidèles à leurs maris. 4° Celles qui sont jalouses. 5° Celles qui sont infectées de quelque mal contagieux. 6° Celles dont on ne peut arrêter le babil, et qui étourdissent par leur caquet continuel. 7° Celles qui sont sujettes à voler, et capables de ruiner leurs maris. Il y a cependant des conjonctures où il n’est pas permis à un mari de répudier sa femme. Par exemple, si au temps que le mariage s’est contracté, elle avait des parents, et que les ayant perdus dans la suite, il ne lui reste plus aucune ressource ; ou bien si conjointement avec son époux, elle a porté le deuil triennal pour le père, ou pour la mère de son mari.


PARAGRAPHE IV.
Du devoir des jeunes gens à l’égard des personnes âgées.


Le livre des rits ordonne ce qui suit. Quand vous allez voir un ami de votre père, n’entrez point chez lui, et n’en sortez point qu’il ne vous en ait donné la permission, et ne parlez point qu’il ne vous interroge.

Quand vous vous trouverez avec un homme qui a vingt ans plus que vous, respectez-le, comme vous feriez avec votre père ; s’il a dix ans plus que vous, respectez-le comme votre frère aîné.

Lorsqu’un disciple marche dans la rue avec son maître, qu’il ne le quitte point, pour parler à une autre personne qu’il rencontre, et qu’il ne marche