Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/24

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dames de sa cour, les animant par son exemple à faire les ouvrages de soie et de broderie, qu’elle destinait au culte religieux.

L’empire étant devenu électif, on n’élevait au trône impérial que des fils de rois, qui se distinguaient par leur sagesse, ou des sages que les rois avaient associés au gouvernement : mais le choix ne tombait que sur ceux qui remplissaient avec le plus de respect les devoirs de la religion. Il est de l’honneur du trône, dit-on dans le Chu king, que celui que le Chang ti s’associe pour gouverner les hommes, représente ses vertus sur la terre, et qu’il en soit la plus parfaite image.

C’est ce seul motif qui fit consentir Hoang ti à avoir son fils pour successeur, avec le titre de Chao hao, c’est-à-dire, de jeune Fo hi ; parce que dès sa tendre jeunesse, il avait été le fidèle imitateur des vertus du premier fondateur de l’empire, Tai hao fo hi.

La suite fit voir qu’on ne s’était point trompé dans ce choix. Il augmenta la pompe et la célébrité des sacrifices offerts au Chang ti, par la symphonie et les concerts de musique. Son règne fut paisible et tranquille : mais les dernières années furent troublées par le complot de neuf tchu heou, ou princes feudataires, qui tâchèrent de déranger dans le culte religieux, et dans le gouvernement de l’État, ce beau système de subordination établi par les premiers rois.

A la crainte du Chang ti ils voulurent substituer la crainte des esprits : ils eurent recours à la magie et aux enchantements ; ils infestèrent les maisons de malins esprits, et effrayèrent les peuples par leurs prestiges. Le peuple assemblé dans le temple aux jours solennels que l’empereur y venait sacrifier, le faisait retentir de ses clameurs, en demandant tumultuairement qu’on sacrifiât pareillement à ces esprits. La mort surprit l’empereur dans ces temps de troubles ; et quoiqu’il eût laissé quatre fils, on leur préféra Tchuen hio, neveu de Hoang ti, qui fut déclaré empereur.

Ce prince commença par exterminer la race de ces neuf enchanteurs, qui avaient été les principaux auteurs du tumulte : il remit le calme dans l’esprit des peuples, et rétablit l’ordre des sacrifices.

Ayant réfléchi sur l’inconvénient qu’il y avait d’assembler un peuple actif et remuant, dans le lieu même où l’empereur venait sacrifier, il sépara le lieu de l’instruction, de celui des sacrifices. Il établit deux grands mandarins pour y présider, et il les choisit parmi les enfants du défunt empereur. L’un était chargé de tout le cérémonial ; et l’autre veillait à l’instruction du peuple.

Il régla pareillement le choix qui se ferait des victimes : il ordonna qu’elles ne fussent ni mutilées, ni estropiées ; qu’elles fussent de l’espèce des six animaux marqués par Fo hi ; qu’elles fussent bien engraissées, et d’une couleur propre aux quatre saisons, où l’on faisait ces quatre sortes de sacrifices : enfin il régla jusqu’à leur âge, et leur grandeur.

Ti ko neveu de Tchuen hio fut de même élevé à l’empire par les suffrages de tous les ordres de l’État. Il ne s’appliqua pas moins que son oncle, au culte du Chang ti, et à l’observation religieuse des cérémonies. On trouve dans les fastes de ce prince, et dans la tradition autorisée par