Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/123

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On envoya de Suen hoa fou des rafraîchissements aux ambassadeurs, et de la glace qui n'était pas trop de saison, vu le temps qu'il faisait. Suen hoa fou est et a toujours été peuplée de Chinois, comme il le paraît par les inscriptions gravées sur les arcs de triomphe, et par les autres bâtiments qui sont construits à la chinoise : elle est du ressort de la province de Pe tche li. Le 4 nous fîmes 55lis au nord-nord-ouest, tout compensé : en partant de notre camp, nous vînmes droit au nord, prenant même un peu de l'est pour reprendre le grand chemin, qui était à 7 ou 800 pas du lieu où on avait dressé nos tentes : puis nous suivîmes ce grand chemin qui va au nord-ouest ¼ nord. Environ 30 lys ensuite il tourne au nord ¼ nord-ouest et au nord, en s'approchant toujours des montagnes qui sont du côté de l'est, jusqu'à une petite ville que l'on nomme Hia pou, laquelle est à demie lieue de la porte par où l'on sort de la Chine, pour entrer dans la véritable Tartarie : car quoique la grande muraille s'étende jusqu'à dix lieues de Peking, et qu'il y ait plusieurs enceintes et plusieurs forteresses qui ferment les montagnes qu'on y trouve, ainsi que je l'ai dit, cependant tout le pays qui est depuis ces montagnes jusqu'à cette porte de la grande muraille, qu'on voit un peu au-delà de Hia pou, est encore de la Chine, et appartient à la province de Pe tche li. Nous vîmes la grande muraille le long des montagnes qui sont au nord et à l'est, montant jusques sur la cime des plus hautes, et descendant ensuite dans les vallées avec des tours de distance en distance. Il est vrai que cette muraille est fort peu de chose en comparaison de celle qui ferme l'entrée des premières montagnes que nous avons passées : car celle-ci est un simple mur, qui a peu d'élévation et d'épaisseur : il tombe même en ruine en quelques endroits, sans qu'on se mette en peine de le relever, ni de rétablir les tours, dont une partie n’est plus que de terre. Les forts et les tours continuent toujours dans la vallée le long du grand chemin, dans la même distance à peu près qu'auparavant : nous trouvions à chaque tour et à chaque fort quatre gardes avec un petit étendard : ils n'y étaient venus, selon les apparences, qu'à cause que nous y devions passer : car la plupart n'avaient pas la mine fort guerrière. De Suen hoa fou à Hia pou on compte 60 lys, ce n’est presque qu'une vallée : car à la sortie de Suen hoa fou on monte une colline, de laquelle on descend dans cette vallée, dont le terroir quoique sablonneux et un peu pierreux est presque tout cultivé : cette vallée n'a pas plus d'une lieue de largeur : elle est environnée de collines, et au-delà on voit de hautes montagnes, sur lesquelles s'étend la grande muraille : je ne la vis pas pour lors sur les montagnes qui sont au sud et au sud-ouest ; parce que nous en étions trop éloignés, et qu'elle m'était cachée par plusieurs rangs de collines. Ce ne fut que quand nous approchâmes de Hia pou, où se termine la vallée, que je découvris que la grande muraille défendue de ses tours, s'étendait aussi à l'ouest, et de là au sud-ouest et au sud :