Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/207

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de Peking ; ils avaient chacun leur étendard de soie avec les armes de chaque étendard. Le temps fut assez frais le matin, et il fut presque toujours couvert ; vers le midi il fit fort chaud, et il y eut ensuite un peu de pluie à diverses reprises, le soir le temps redevint serein. Le 14 nous fîmes 90 lys au nord-est, à peu près quarante jusqu'à Mi yun hien, où nous allâmes, et cinquante au-delà, presque toujours environnés de montagnes qui vont s'approchant insensiblement du côté de l'est et de l'ouest ; nous campâmes en un lieu appelé Tiao yu tai, c'est-à-dire, lieu où l'on pêche du poisson. La terre commence à être pleine de pierres et de cailloux à mesure qu'on s'approche des montagnes, quoiqu'il y ait plusieurs endroits de fort bonne terre et fort bien cultivée. Le temps fut inconstant ; le matin nous eûmes quelques gouttes de pluie ; après midi le temps fut serein et fort chaud sans aucun souffle de vent. Le 15 nous fîmes 50 lys, encore à peu près au nord-est, et nous vînmes camper dans une petite plaine toute de sable et de petites roches au pied de la grande muraille. Après l'avoir passée le long d'une petite rivière qui coule dans cette vallée, et qui passe au pied de la grande muraille, on trouve un bourg avec une méchante forteresse mal entretenue, sans presque de garnison, elle s'appelle Kou pe keou en chinois, et en tartare Moltojo tou ka. Nous marchâmes presque toujours dans les montagnes, il nous fallait continuellement monter et descendre ; mais ces montagnes n'étaient pas fort hautes ni fort rudes ; deux lieues avant que d'arriver à Kou pe keou nous marchâmes toujours à la vue de la grande muraille que nous avions découverte du côté de l'ouest dès le jour précédent. Le temps fut couvert presque tout le jour, avec un vent de sud assez fort et très chaud. Le 16 nous fîmes 80 lys presque toujours au nord, qui se réduisent à soixante à cause des détours ; nous tournoyâmes cependant de temps en temps dans les vallées, et nous vînmes camper dans un lieu nommé Lang chan, à quatre ou cinq lys au-delà de Nganiakiatun, qui est présentement un gros village ; nous marchâmes toujours entre de hautes montagnes fort escarpées, et nous trouvâmes souvent des passages très étroits ; nous traversâmes plusieurs fois la petite rivière de Lan ho, qui coule le long de ces vallées du nord-ouest au sud-est ; elle était fort basse à cause de la grande sécheresse ; nous campâmes sur ses bords. Le temps fut fort inconstant tout le jour, presque toujours couvert de nuées, et menaçant de pluie, sans qu'il en tombât une goutte. Le 17 nous fîmes 60 lys au nord, en tournoyant pourtant de temps en temps entre les montagnes ; nous passâmes plusieurs fois la rivière de Lan ho, et nous vînmes camper sur les bords en un lieu nommé Tsé tsiang yin, où la vallée est un peu plus large ; le pays est semblable à celui d'hier. Le temps fut fort serein avec un vent de sud, qui n'empêcha pas qu'il ne fît fort chaud. Le 18 nous fîmes 50 lys au nord, prenant de temps en temps un peu de l'ouest, nous passâmes et repassâmes