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Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/219

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la plupart n'étaient que des chèvres de cette année ; on tua aussi deux jeunes loups, qui se trouvèrent enfermés avec les chèvres jaunes, à la suite desquelles il ne manque guère de s'en trouver. Outre cela on tua quantité de lièvres et une petite mule sauvage, que les Mongous appellent en leur langue tchiktey ; elle était semblable à un poulain de mule qui n'a que quelques mois, les oreilles grandes, les jambes hautes, et le corps délié, la tête longue ; ces sortes de mules multiplient par elles-mêmes ; son poil était d'un gris cendré, ses ongles, ses pieds étaient tout d'une venue comme celles des mules, c'était une femelle, elle avait été tuée en voulant sortir de l'enceinte à la suite de sa mère, et de plusieurs autres mules sauvages qu'on avait voulu enfermer au commencement, mais qui s'échappèrent toutes à la course, (car elles courent aussi vite que les chèvres jaunes) avant que l'enceinte fût serrée de près ; nos ambassadeurs firent distribuer toutes les chèvres jaunes aux soldats des huit étendards ; ensuite nous vînmes en notre camp, qui était placé proche une fontaine de très bonne eau, en un lieu nommé Houptou. Le temps fut un peu couvert le matin, ensuite presque toujours serein, il eût été extrêmement chaud sans un vent de sud qui s'éleva vers le midi, et qui dura le reste du jour. Le 14 nous fîmes 68 lys au nord, dans un pays tout semblable au jour précédent, inégal, et plein de hauts et de bas, et couvert partout de bons fourrages ; nous vîmes une quantité prodigieuse de chèvres jaunes ; il y en avait plusieurs milliers assemblés dans un fond ; nos gens ne leur donnèrent pas la chasse, parce qu'elles étaient trop éloignées, et que la journée était grande ; on aurait trop fatigué les chevaux ; nous vînmes camper en un lieu nommé Erdeni Tolohoei, où il y avait deux petits réservoirs d'eau qui étaient apparemment que de l'eau de pluie ramassée ; mais comme il avait beaucoup plu peu de jours auparavant, il y avait de l'eau plus que suffisamment pour abreuver les bestiaux de notre équipage ; on fit quelques puits au pied de la hauteur où nous étions campés, d'où l'on apporta de l'eau en notre camp pour notre usage. En arrivant en ce lieu un taiki kalka qui demeurait assez loin vers l'est, vint rendre visite à nos ambassadeurs, auxquels il voulait faire présent de chevaux, de bœufs, de brebis, etc. mais nos ambassadeurs ne voulurent rien accepter. Ce taiki avait un peu meilleur air que les autres que nous avions vus auparavant ; il était vêtu de taffetas rouge, et ses gens avaient tous des vestes de couleur verte, les unes de soie, et les autres de toile. Peu de temps après que nous fûmes arrivés au camp, quelques cavaliers apportèrent une petite mule sauvage ; elle était encore vivante, et n'avait été blessée qu'à un des pieds de devant ; comme j'eus le loisir de considérer cet animal à mon aise, je reconnus qu'il était tel que je l'ai décrit ci-devant ; c'était encore une femelle à peu près de même poil que l'autre. Le temps fut serein et fort chaud tout le jour, n'y ayant eu que très peu de vent de sud qui s'éleva vers le midi. Le 15 nous fîmes 62 lys, la moitié environ au nord, et le reste au nord-nord-ouest, dans un pays à peu près semblable au précédent, toujours plein