fut assez frais tout le jour, quoique fort serein, parce qu'il fit toujours un bon vent de nord qui tempéra la chaleur. Le 17 nous fîmes 88 lys, presque toujours droit au nord, dans un pays au commencement assez inégal et plein de hauts et de bas ; ensuite plus uni dans de grandes plaines, passant néanmoins de temps en temps quelques petites hauteurs ; la fin était encore inégale, mais il y avait partout de bons fourrages déjà fort hauts. Le terrain devient sensiblement meilleur et moins mêlé de sable, quoiqu'il n'y ait ni arbres, ni buissons ; sur la fin nous prîmes un peu de l'ouest, et au commencement nous avions pris un peu de l'est ; nous ne trouvâmes point d'eau jusqu'au lieu où nous campâmes, nommé Tchiraki, où il y avait une grande mare d'eau bonne pour les bestiaux ; on creusa des puits pour notre usage, et on en tira d'assez bonne eau et bien fraîche, elle était seulement un peu douceâtre. Le temps fut presque toujours fort serein, le soleil fut de temps en temps couvert de quelques petites nuées ; l'air fut assez tempéré, particulièrement après midi, le petit vent de nord qui avait commencé à souffler s'étant un peu fortifié. Le 18 nous fîmes soixante-dix-sept lys toujours au nord, en prenant tant soit peu de l'est ; le pays est à peu près semblable à celui que nous tînmes le jour précédent, nous vîmes en chemin faisant deux petits lacs ou mares d'eau, dont le plus grand était du côté de l'est, au pied d'une petite chaîne de collines ; l'autre était sur notre route, et assez près du lieu où nous campâmes sur les bords d'un troisième lac, où il y avait des oiseaux de rivière, et auprès une source d'eau aussi fraîche, que si elle eut été à la glace, et d'ailleurs très nette, très bonne, et très claire. En partant de notre camp, un taiki kalka accompagné de quatre ou cinq de ses frères vint saluer nos ambassadeurs, et leur offrit des chevaux, des chameaux, et des moutons, qui ne furent pas acceptés. Quand ils approchèrent de nos ambassadeurs, on mit pied à terre de part et d'autre ; ces cinq ou six princes se mirent d'abord à genoux, pour demander des nouvelles de la santé de l'empereur ; ensuite ils donnèrent les mains l'un après l'autre à nos ambassadeurs, et après un entretien assez court, on remonta à cheval ; lorsqu'ils eurent fait quelques pas, nos ambassadeurs les prièrent de ne pas prendre la peine de les conduire plus loin ; le soir il vint encore deux autres taikis saluer nos ambassadeurs ; la peur qu'ils ont des Moscovites les a obligés de se retirer au-delà du Kerlon. Le temps fut fort frais le matin, jusqu'à ce que le soleil fût un peu haut, y ayant jusque-là un petit vent de nord, ensuite il fit fort chaud jusqu'après midi que le temps se couvrit ; sur le soir il y eut du tonnerre et un peu de pluie. Le lieu où nous campâmes s'appelle Houtoubaydou. Le 19 nous fîmes quatre-vingt-douze lys presque toujours droit au nord-nord-est, prenant quelquefois plus du nord, dans un pays toujours semblable au précédent, un peu moins inégal, partout plein de très bons fourrages ;
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