Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/326

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un rets ou filet de cordes jaunes entrelacées, en sorte qu'on ne pouvait les traverser ; ces enceintes avaient chacune trois portes, une au sud qui était la plus grande, et par laquelle l'empereur seul entrait et sortait avec sa suite ; les trois autres étaient l'une à l'orient, et l'autre à l'occident ; les portes des trois enceintes plus intérieures étaient occupées par des gardes de l'empereur ; deux ou trois officiers les commandaient. La dernière et plus intérieure enceinte était de toile jaune, tendue sur des pieux et sur des cordes ; cette toile fait comme une muraille en dehors et en dedans ; c’est un carré long d'environ vingt-quatre ou vingt-cinq toises, sur dix-huit de largeur. Cette enceinte n'a qu'une seule porte qui est à deux battants de bois vernissé ; il y a nuit et jour deux hias qui tiennent chacun un battant de la porte, à une courroie de cuir, et qui ne laissent entrer personne que les domestiques qui approchent le plus près de la personne de l'empereur ; ils se donnent bien de garde d'introduire personne sans un ordre exprès de Sa Majesté. Au-dessus de cette porte était un pavillon de toile jaune, avec de la broderie plate de couleur noire, qui faisait un assez bel effet. Entre les deux enceintes extérieures étaient placées les tentes des Grands de la cour, et de tous les officiers de la maison de l'empereur, en sorte néanmoins qu'il y avait une espace de 80 pas entre la seconde enceinte et les tentes des plus considérables de la cour, ce qui se fait par respect pour l'empereur. Entre la seconde enceinte de toile jaune, que l'on appelle muraille de toile, et celle de rets, qu'ils appellent aussi muraille de rets, étaient placées les offices de la maison de l'empereur tout au tour, excepté au sud, qui est le devant où il n'y avait qu'une place. Au milieu de l'enceinte de toile jaune était la tente de l'empereur, qui est selon la mode des Tartares, de figure ronde, et à peu près de la forme d'un colombier, ainsi que je l'ai décrit dans le journal de mon premier voyage. L'empereur en a ordinairement deux pour sa personne ; elles sont placées l'une contre l'autre, et communiquent ensemble. L'une sert de chambre où l'empereur couche, et l'autre de salle, où Sa Majesté demeure le jour ; elles ont environ chacune trois toises de diamètre. Les deux tentes qu'on avait dressées pour servir dans cette assemblée, étaient beaucoup plus grandes et plus hautes que les ordinaires. La plus grande qui servait de salle, avait bien cinq toises de diamètre, et l'autre quatre ; elles étaient ornées au dedans d'une tapisserie de soie bleue, à la hauteur de cinq pieds ; en dehors elles étaient couvertes d'un feutre bien épais, et par dessus d'une toile forte et assez fine ; au dessus de tout était encore un cylindre de toile ouvragé sur les bords et sur le haut d'une broderie plate de couleur noire ; cette toile était tendue fort roide ; elle ne touchait la tente que par le haut, et allait en s'éloignant peu à peu jusqu'au bord où elle était soutenue bien tendue par des pieux de bois faits au tour. et vernissés de rouge fort proprement. De plus, elle était attachée à des clous de