Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/365

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finie, l'empereur fit appeler le cerf ; plusieurs répondirent à l'appeau, mais aucun ne s'avança jusqu'à la portée du fusil, de sorte qu'il fallut se contenter de faire deux petites enceintes dans des lieux peu propres, aussi n'y trouva-t-on que peu de cerfs et de chevreuils, mais en récompense il parut un grand tigre dans la dernière. L'empereur le fit chasser à l'ordinaire, et l'ayant fait sortir de son fort, qui était entre deux montagnes, on le fit monter et descendre plusieurs fois, par le moyen des chiens qu'on avait lâché sur lui, et qui aboyaient sans cesse. Sa Majesté l'ayant blessé de deux coups de flèche, fit avancer les piqueurs, armés de leurs demi-piques ; le tigre alla fondre sur l'une de leurs troupes, où il fut percé de plusieurs coups. Il tomba mort au pied de la montagne ; il était des plus longs que j'aie vus, et fort vieux au sentiment des connaisseurs. L'empereur content de sa chasse, et surtout des nouveaux Mantcheoux, qui avaient bien fait leur devoir, leur fit distribuer le soir la chair de l'ours qui était fort gras, et dont ils sont fort friands. Sa Majesté mangea en pleine campagne, et fit distribuer de la venaison à tous les chasseurs. Nous ne revînmes au camp que plus d'une demie heure après la nuit fermée. Le 4 la chasse se fit à l'ordinaire ; l'empereur tua trois cerfs à l'appeau, et quelques autres dans une enceinte qu'il fit faire. Les princes ses enfants firent aussi deux autres enceintes, où on tua quelques cerfs, mais en moindre quantité, on n'en tua que cinquante-deux en tout. Sa Majesté revint au camp en tirant des faisans en volant, et nous n'y arrivâmes que fort tard. Le 5 l'empereur partit dès la pointe du jour pour appeler le cerf. Il marcha jusque vers les deux heures après midi, toujours dans des montagnes extrêmement roides et couvertes de bois, nous ne fîmes que monter et descendre. Sa Majesté ne tua qu'un cerf à l'appeau ; il y en eut quelques autres qui répondirent, mais sans approcher ; on fit aussi sur le soir une enceinte ; comme c'était dans un pays découvert, il ne s'y trouva point de gibier ; nous fîmes pour le moins neuf ou dix lieues, le bagage n'en fit que cinq ou six au nord-ouest, et nous vînmes camper au-delà des hautes montagnes, dans un pays beaucoup plus découvert, quoique toujours inégal, et plein de hauteurs, mais presque sans bois. Le 6 on séjourna au camp, où l'empereur donna un festin aux princes, aux lamas kalkas, et à toute la cour, dans la tente qui lui sert de chambre. Quand ces Kalkas se furent retirés, on prit le divertissement de la lutte, ensuite il alla vers le soir au camp des Kalkas, et fit l'honneur au Grand lama de le visiter dans sa tente ; il lui fit des présents, de même qu'à son frère, et il ne reçut d'eux que quatre ou cinq chevaux, quoiqu'ils lui en offrissent en grand nombre. Le 7 on commença à prendre la route de Peking, mais lentement, et toujours en chassant. Le gros bagage reprit le grand chemin par lequel il était venu, et l'empereur avec une petite suite tourna vers l'occident, pour continuer à chasser dans les montagnes qui sont de ce côté-là. Il commença par appeler le cerf, il en tua encore deux grands ; ensuite après