Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/380

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y trouve, s'étend à perte de vue à l'ouest, mais on voit encore au nord des hauteurs de sables mouvants. Le vent s'étant mis au nord et au nord-ouest avant le jour, le temps qui était couvert le matin, devint peu à peu plus serein, de sorte que les nuages étaient dissipés à midi ; mais le vent étant revenu au sud-ouest et au sud, le ciel s'obscurcit de nouveau, et il tomba quelques gouttes de pluie sur le soir, après quoi le ciel redevint encore serein ; il fit un fort grand froid tout le matin ; et tout était si gelé, qu'à cheval on marchait sur la boue glacée sans enfoncer. Le 26 nous séjournâmes, à cause du mauvais temps qu'il avait fait toute la nuit, et qui continuait le matin ; car le vent s'étant rangé au sud-ouest, il tomba de la neige en très grande quantité, avec un vent fort violent et fort froid ; il y avait plus d'un demi-pied de neige sur la terre. Tout le jour le temps fut fort mauvais et fort froid, il neigea et grêla à diverses reprises, jusqu'au soir, que le temps redevint serein. Le 27 nous fîmes environ 45 lys, au nord et au nord-ouest, dont les trente premiers étaient encore dans des sables mouvants d'un terrain fort inégal en bien des endroits ; et quoiqu'il y eut de temps en temps quelque endroit de chemin un peu meilleur, plusieurs bêtes de charge tombèrent de lassitude, sans qu'on pût les relever ; de sorte qu'on fut obligé de les abandonner. Les vingt derniers lys que nous fîmes, furent dans un pays fort découvert à perte de vue au nord et au nord-ouest ; le terrain ne laissait pas d'être inégal et toujours d'une terre sablonneuse ; mais les hauteurs devenaient presque insensibles, et les sables étaient moins mouvants. Nous vînmes camper dans un lieu nommé Connor. Le 28 nous fîmes 50 lys ; les quarante premiers furent au nord-nord-ouest, et durant les dix autres, on tourna autour d'une petite rivière qui serpente, et qui fait une infinité de tours dans cette grande plaine ; quoiqu'elle coule avec rapidité, elle a son cours de l'orient à l'occident ; son eau n'est pas profonde, mais les bords sont de très difficile accès presque partout ; de sorte qu'il fallut beaucoup tournoyer pour éviter de la passer et repasser plusieurs fois. Tout le pays que nous traversâmes est fort découvert et fort inégal, mais on y monte et on y descend insensiblement ; le terrain est de sables moins mouvants, ainsi on avait moins de peine à y marcher ; nous vînmes camper proche d'un grand étang ou lac, nommé Courtchahan Nor ; l'empereur y pêcha, et prit d'une seule sorte de petits poissons qui étaient de fort bon goût. Le régulo à qui appartient ce pays, vint saluer l'empereur avec plusieurs princes de la maison ; il lui offrit quelques chevaux, des bœufs, et des moutons. Le 29 nous fîmes 33 lys au nord, prenant un peu de l'ouest, toujours dans un pays semblable au précédent, mais plus égal, excepté sur la fin, où nous trouvâmes encore un peu de sables mouvants. Nous campâmes en un lieu nommé Houloustai ; il y avait des mares d'eau, mais fort mauvaises, et pleines de nitre, et d'autres sels. Comme on avait fait quarante puits pour avoir de l'eau bonne à boire, il s'en trouva qui n'avait aucun mauvais goût. Le temps fut serein