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Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/417

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plus de dix fois ; durant les vingt premiers lys la vallée était assez étroite, ensuite elle s'élargissait beaucoup. Ce fut là que l'empereur commença à chasser ; il se trouva un grand nombre de faisans et de perdrix ; on prit beaucoup de faisans avec l'oiseau et à la main, après les avoir lassés ; pour les perdrix on ne s'y amusa pas, et l'on ne daigna pas lâcher l'oiseau sur elles. Les montagnes qui s'étendent de côté et d'autre de cette vallée ne sont pas fort hautes ; elles sont pleines de bois du côté qui regarde le nord. Le côté qui est exposé au sud, est tout découvert ; cette vallée était pleine de bons fourrages ; il y avait partout une grande quantité d'absinthe. C'est là principalement que se trouvent les faisans, qui aiment beaucoup la graine de cette plante. Le temps fut fort froid le matin, quoiqu'il ne fît qu'un vent de nord-ouest médiocre ; ensuite le soleil étant un peu haut, le froid diminua, et le temps fut toujours serein ; le lieu où nous campâmes dans cette vallée, s'appelle Hara hojo. Le 6 nous fîmes environ 60 lys, au nord-nord-ouest à peu près ; les vingt premiers furent toujours dans la même vallée où nous avions campé ; il s'y trouva quantité de faisans et de perdrix. Ensuite nous entrâmes dans une grande plaine qui s'étend à perte de vue à l'ouest ; elle a au nord des montagnes assez hautes, et au sud des collines. Nous passâmes et repassâmes une petite rivière plusieurs fois, et comme son cours est à l'ouest, elle va se grossissant, de manière, que proche le lieu où nous campâmes, il y a des endroits où elle n’est pas guéable ; l'empereur vint toujours en chassant. Cinq cents Mongous de ce pays qui étaient venus par ordre de Sa Majesté, s'étendaient dans toute la plaine, et faisaient lever tout ce qu'il y avait de gibier. On tua beaucoup de lièvres, et on prit quantité de faisans. Nous campâmes dans cette grande plaine auprès d'une de ces pyramides, qu'on fait dans les plus célèbres pagodes de la Chine. Cette pyramide s'appelle Chahan subarhan, c'est-à-dire, pyramide blanche. Le temps fut fort froid tout le jour et couvert ; il fit un petit vent de nord-ouest jusque vers le soir qu'il tomba. Le 7 nous fîmes 40 lys à l'ouest, toujours dans une grande plaine, où il passe une petite rivière que nous traversâmes trois fois. C’est la même que nous avions passée le jour précédent ; il y avait aussi en plusieurs endroits de l'eau, restée de l'inondation de cette rivière. Nous passâmes proche de plusieurs hameaux, où il n'y a que des maisons de terre, dans lesquelles demeurent les Mongous, qui cultivent les terres des environs. Ils étaient tous, grands et petits, hommes et femmes, rangés sur la route de l'empereur afin de le saluer, et ils avaient ou des bois odoriférants allumés, ou de petits présents de beurre, de crème, de brebis, etc. à offrir à Sa Majesté. En approchant de Queihourhim, ou Houhou hotun, environ à vingt lys, nous trouvâmes tous les soldats mongous rangés sur le chemin à genoux ; ensuite plus près de la ville nous trouvâmes tous les gens du Tribunal appelé Luoan yvey avec les instruments, trompettes, tambours, musettes, etc. et les marques