Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/436

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la coutume ; lorsque l'empereur passa, les soldats de la garnison de Tai tong se trouvèrent aussi rangés sous les armes, enseignes déployées ; de même qu'une grande multitude de peuple qui se rangea aussi des deux côtés du grand chemin hors de la ville, et dans les rues par lesquelles l'empereur devait passer. Avant que d'entrer dans la ville, nous passâmes une rivière, nommée Yu ho, sur un pont de pierres, qui est fort long, fort large, et bien solide ; il a dix-huit arches ; les garde-fous sont de grandes tables de pierre de sept ou huit pieds de long chacune, avec des piliers de pierre ; entre ces tables de pierre, sur lesquelles il y a des figures taillées en demi-relief assez grossièrement, et sur chaque pilier, est un animal de pierre ; sur les uns un lion, sur les autres un tigre, et chaque animal est haut d'environ un pied et demi, et est gros à proportion. Aux quatre coins du pont il y a des bœufs de fer, un à chaque coin ; les murailles de la ville sont bien bâties, et fort entières avec leurs tours ou petits bastions carrés, fort près les uns des autres ; la hauteur du pôle fut trouvée de 40 degrés 16 minutes. La rivière dont je parle vient de la Tartarie au nord, elle n’est qu'un ruisseau hors de la grande muraille, elle ne porte pas là le nom de Yu ho, qu'elle prend seulement quand elle est entrée dans la Chine, en un endroit, nommé Tching keou. A 80 lys d'ici elle va se jeter, aussi bien que toutes les autres petites rivières que nous avons passées, dans la rivière d'Yang ho, qui passe proche la montagne de Ki ming. Le 10 nous séjournâmes à Tai tong fou, et l'empereur ordonna que les soldats, le gros bagage le moins nécessaire, et plusieurs officiers de sa suite, prissent le chemin de Ning hia par les dehors de la grande muraille, pendant que lui, avec tout le reste de sa suite, prendrait sa route par dedans la Chine. Le 11 nous fîmes 70 lys, au sud-ouest, toujours dans une grande plaine et un pays fort uni. A dix lys de Tai tong fou, nous passâmes une rivière, nommée Chi li ho, qui est assez large, mais peu profonde ; nous rencontrâmes plusieurs hameaux et villages qui paraissaient fort pauvres, et dont la plupart des maisons n'étaient que de terre. Nous trouvâmes aussi sur la route plusieurs petits forts de terre avec des tun tai, qui servent à faire des signaux, ainsi que j'ai remarqué dans le journal du voyage précédent. Nous vînmes coucher dans une ville, nommée Hoai gin hien, dont l'étendue n'est pas fort grande, et les maisons la plupart sont assez mal bâties. Il y a cependant une grande rue assez raisonnable ; quoique le peuple y soit pauvre, il est en assez grand nombre. Le 12 nous fîmes 80 lys. Les trente premiers à l'ouest, prenant tant soit peu du sud ; les trente suivants au sud-ouest, et les vingt derniers au sud-sud-ouest. Le chemin fut toujours dans un plat pays de terres cultivées. Il y avait néanmoins quelques endroits de terrain inégal ; nous passâmes encore plusieurs villages et petits forts de terre. Dans la plupart des villages, quoique les maisons n'y soient que de terre, il y a plusieurs tours carrées de briques, bien solides et