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Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/438

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hauteur du pôle par la hauteur méridienne du soleil, et nous la trouvâmes de 39 degrés et vingt-huit minutes à peu près. Je rencontrai un vieillard dans un village qui me parut habile dans la connaissance de ce pays ; il me dit que la grande muraille n'était éloignée de nous au nord-ouest que d'environ quatre-vingt lys ; que Yeou ouei était éloigné de deux cent quarante lys de So tcheou ; et que la grande muraille, depuis Ka ho keou, en allant à l'ouest et au sud-ouest, n'était plus que de terre, et qu'en plusieurs endroits elle n'avait que cinq à six pieds de hauteur ; qu'elle était même presque entièrement ruinée sans qu'on pensât à la relever. Du temps du règne de Tai ming, un régulo faisait sa résidence à So tcheou. Le 15 nous fîmes 50 lys. Les vingt-cinq premiers au sud, un quart et demi d'ouest, et les vingt-cinq derniers au sud-ouest, toujours dans un pays à peu près semblable. A la sortie de So tcheou, nous passâmes une rivière fort large, mais sans profondeur, en sorte qu'elle ressemblait à une terre inondée. Elle était encore glacée. On me dit qu'elle n'avait point de nom, parce qu'elle a peu de cours, et qu'elle se va aussitôt jeter dans le San can ho. Cependant le vieillard dont je viens de parler, me dit qu'elle s'appelait Ni cou ho. Nous repassâmes encore cette même rivière à seize lys du lieu où nous campâmes. On l'appelle Ta chui keou ; il est fermé d'un pan de la grande muraille. On y voyait plusieurs petits villages à droite et à gauche de notre route, et un assez gros à l'ouest-nord-ouest de notre camp. Nous prîmes la hauteur du soleil à midi et nous conclûmes la hauteur du pôle de 39 degrés 21 minutes. Le 16 nous fîmes 50 lys, dont vingt furent presque droit au sud, et jusqu'à une petite ville ou bourg fermé de murailles, nommé Chi tching et presque toujours dans un chemin inégal, montant et dépendant sans cesse, et marchant assez souvent dans des fossés assez étroits ; mais comme les chemins avaient été réparés, on passa partout sans peine, même les charrettes. Les trente derniers lys, nous allâmes au sud-sud-ouest dans un pays fort uni, et nous campâmes dans un village, nommé Y king. Nous prîmes la hauteur méridienne, qui nous donna 39 degrés 18 minutes de hauteur du pôle. Presque à la sortie de notre camp nous avions passé cette branche de la grande muraille, dont j'ai parlé dans le journal d'hier, elle n’est que de terre, environ de douze ou quinze pieds de hauteur, avec des tours de distance en distance, assez près les unes des autres, et dont quelques-unes sont de briques. Cette branche de muraille prend depuis la grande muraille au nord, et court vers le sud à plus de deux cents lys de l'endroit où nous passâmes, jusqu'à un lieu nommé Yen men keou. Elle ferme le passage de plusieurs détroits de montagnes, à chacun desquels il y a une porte. A trente lys de Ta chui keou, il y a un autre détroit, qui se nomme Yang fang keou, fameux, parce que le célèbre Ly tse tching, qui détruisit l'empire de Tai ming, passa par-là pour prendre la route de