Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/461

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long du Hoang ho. La plaine allait en s'étrécissant, et nous trouvâmes de petites collines, et des hauteurs de sables qui la bordaient à l'ouest ; nous vîmes un assez grand nombre de tentes de Mongous, campés çà et là le long de la rivière ; nous campâmes aussi sur le bord du Hoang ho. La hauteur du pôle était de quarante degrés trente-six minutes. Le 2 nous fîmes 60 lys, presque droit à l'est, seulement en quelques endroits nous prîmes un peu du sud. Le pays que nous traversâmes n'avait rien de particulier ; nous campâmes le long d'une petite rivière, ou plutôt d'un canal, où l'eau du Hoang ho entre quand les eaux sont fort grandes, et y demeure le long de l'année, excepté au temps d'une grande sécheresse. Cette eau paraissait dormante, et était remplie d'herbes ; il y avait de fort bons pâturages aux environs. Le 3 nous fîmes encore 60 lys, à peu près à l'est-nord-est ; tout compté et nous vînmes camper sur une petite rivière, ou gros ruisseau d'eau coulante, et assez claire, sur les bords duquel il y avait quantité de gros buissons de saules. Il plut vers le midi. Le 4 nous fîmes cent lys, tantôt droit à l'est, et tantôt au nord-est, et à l'est-nord-est. Le marais qui était sur la route, nous obligea à prendre divers détours. La route peut être estimée à l'est-nord-est, tout compté ; nous traversâmes encore un pays fort plat, sablonneux, mais plein de bons fourrages, surtout vers la fin du chemin ; nous vîmes aussi beaucoup de tentes de Mongous, et quelques terres labourées. Nous campâmes près d'une mare d'eau, dans un lieu fort humide, nommé Naimatainor. On y fit des puits, et on y trouva de l'eau abondamment à deux ou trois pieds de profondeur ; mais elle était extrêmement salée, parce que le terrain était plein de nitre ; il fallut aller chercher de l'eau douce pour boire à deux ou trois lys de notre camp, où l'on en trouva. Le 5 nous fîmes cinquante lys à l'est et à l'est-sud-est, et nous vînmes camper en un lieu nommé Tchikestai, le long d'une petite rivière, ou ruisseau de bonne eau, et fort coulante. Ce lieu fut le terme du voyage que l'empereur fit l'hiver passé dans le pays d'Ortous. Ce jour-là nous trouvâmes sur le chemin beaucoup de terres labourées, et quantité de tentes de Mongous ; aussi ce territoire est-il le meilleur que nous ayons trouvé dans tout le pays d'Ortous. Il est fort uni, moins sablonneux, et plein de bons fourrages dans les endroits qui ne sont point cultivés. Toutefois en approchant de Tchikestai, la terre recommence à être sablonneuse. Nous nous éloignâmes du Hoang ho beaucoup plus que les jours précédents. La hauteur du pôle de ce lieu est de quarante degrés vingt-deux minutes. Le 6 nous fîmes quatre-vingt lys presque droit à l'est, prenant quelquefois un peu du sud. Nous marchâmes toujours le long d'une petite prairie qui s'étend vers le Hoang ho ; après avoir fait trente lys, nous passâmes un gros ruisseau qui traverse la plaine du sud au nord, et va se jeter dans le Hoang ho. Nous passâmes encore proche de plusieurs fontaines. Enfin nous côtoyâmes des collines de sables qui bordent la prairie