Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/465

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grande muraille, nommée en chinois Tching keou, et en tartare Ikiritouka, qui n'est qu'à douze ou quinze lys au sud du lieu où nous campâmes. On me dit que cette porte était fermée, et qu'on ne permettait à personne d'y passer. Cependant comme la grande muraille, qui est encore là, partie de terre et partie de moellon jusqu'à Tchang kia keou, est ruinée en bien des endroits, on passe aisément par les brèches. Il y a un gros bourg fermé de murailles, et fortifié comme les autres portes ; un tsan tsiang avec trois cents soldats est chargé de la garde de cette porte et de cette forteresse. Nous vîmes durant le chemin plusieurs terres labourées, mais on en pourrait cultiver davantage. La hauteur du pôle est 40 degrés 6 minutes. L'empereur chassa tout le jour dans les montagnes, où il fit deux enceintes, et il y tua plusieurs cerfs, chèvres, renards, lièvres, etc. Le 23 nous fîmes 65 lys au nord-est un quart de nord, tout compté, toujours dans les montagnes ; le chemin était plus inégal, et moins bon que les jours précédents. Après avoir fait quelques lys dans la plaine où nous avions campé, nous montâmes une colline, sur laquelle nous trouvâmes quarante haras de chevaux qu'on avait rangés en file sur le grand chemin, afin que l'empereur les pût voir en passant. Il y avait en tout dix-sept mille, tant cavales que poulains. Ce n'était que la moitié de ceux dont le Tribunal de Taipoussëe prend soin, l'autre moitié est le long de la rivière de Chantou, au-delà du Touchikeou ; chaque année tous les officiers des écuries de l'empereur viennent choisir parmi ces chevaux ceux qui sont propres pour le service de Sa Majesté, et les autres qui sont âgés de trois ans, sont mis entre les mains du Ping pou 1, pour les faire servir aux postes et aux autres besoins de l'État. Nous vînmes camper en un lieu nommé Sirdetey, où il y a plusieurs fontaines, et un petit ruisseau qui en coule. Il y avait là grand nombre de tentes de Mongous, sans compter les tentes de ceux qui ont soin des haras du Taipoussëe, que nous avions trouvé rangées sur une ligne le long du grand chemin, vis-à-vis leurs haras. La hauteur du pôle était de 40 degrés 48 minutes. Les 24 nous fîmes 60 lys, les quarante premiers au nord-est, et les vingt derniers au nord-nord-est dans les montagnes ; les vallées de ces montagnes sont coupées de ruisseaux, et pleines de bons pâturages ; aussi vîmes-nous sur le chemin plusieurs petits camps de Mongous. Nous campâmes à l'entrée d'une plaine assez grande, sur les bords d'un gros ruisseau qui l'arrose. La hauteur du pôle y était de 41 degrés justes. Le 25 nous fîmes 6 lys à l'est-nord-est un quart de nord-est, et dans un pays semblable à celui des quatre jours précédents, mais un peu plus uni. Nous passâmes seulement deux ou trois collines assez petites vers le milieu du chemin ; après quoi nous parcourûmes une grande plaine qui a environ trente lys d'étendue sur la route que nous fîmes, et là nous