Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/473

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de fort beaux bois, entre lesquels il y avait une infinité d'abricotiers sauvages. Nous passâmes et repassâmes plusieurs fois une petite rivière, nommée Mo ha, ou Pao ho, qui tourne dans les vallées. Nous vîmes aussi quelques hameaux en chemin, mais en plus petit nombre, et plus pauvres que les autres. Il plut pendant la plus grande partie du chemin ; nous campâmes un peu au-delà d'un détroit de montagnes, que les Chinois appellent Ta kia keou, dans une plaine, où il y avait quelques chaumines, et des terres cultivées ; elle est arrosée par un gros ruisseau, et remplie de fort bons pâturages. Ce détroit s'appelle en tartare Taki haptchil angha. Le 2 nous fîmes cinquante-cinq lys au nord-nord-est, dans un pays beaucoup plus découvert que les deux jours précédents ; quoique nous marchassions toujours entre les montagnes, les vallées étaient plus spacieuses, les collines moins couvertes de bois, aussi le pays était-il plus cultivé et plus rempli d'habitations. Après avoir fait vingt-quatre lys, nous en passâmes une considérable, nommée Ouchekia ; c’est la première porte depuis Hi fong keou, qui est située au milieu d'une belle vallée bien cultivée, et arrosée de plusieurs ruisseaux, et d'une petite rivière, nommée Tchibekey. Depuis Hi fong keou jusqu'à Ouchekia, le pays appartient en propre à l'empereur, qui y a plusieurs bonnes fermes. C'est là que commence le pays de Cartchin ; car cette habitation est presque toute de Mongous, qui y ont des maisons de terre, et qui cultivent la terre. Le régulo de Cartchin avait envoyé son troisième fils jusque là au-devant de nos tagin 1, pour les saluer de sa part, et leur donner le divertissement de la chasse ; c’est pourquoi il avait fait partir bon nombre de ses chasseurs. La chasse ne fut pourtant pas heureuse ; le temps n'y était pas favorable, à cause d'un grand vent, qui fut suivi de la pluie, et qui nous empêcha aussi de prendre la hauteur méridienne. Nous passâmes et repassâmes plusieurs fois une petite rivière, nommée Hongor, qui va se jeter dans le Lan ho, et qui sert à y porter les trains de bois qu'on coupe dans le pays, pour envoyer à Peking, et qui sont un bon revenu au régulo de Cartchin. Nous vînmes camper dans une vallée nommée Soraho, sur le bord d'une rivière qu'on appelle Sirgha, et proche d'un hameau, composé de quelques maisons de terre et de paille, dans un lieu nommé Sirgha pirai Honghor angha, parce que les deux rivières de Honghor et de Sirgha se joignent dans cet endroit. Le 5 nous fîmes 60 lys au nord demi-quart nord-est. Après en avoir fait presque la moitié dans la même vallée où nous avions campé, nous montâmes sur des hauteurs, et nous descendîmes dans une autre vallée fort large, et qui s'étend fort loin, mais le terrain en est un peu inégal. Elle est arrosée d'une petite rivière qu'on appelle Leao ho, qui va dans la province de Leao tong, où elle se grossit extraordinairement de plusieurs autres rivières qu'elle reçoit dans son lit. Elle a son cours vers le nord-est.