Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/544

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les terres à tout le monde, à proportion du nombre des personnes qui composent chaque famille. Le roi n'en possède aucune en propre. Les gens de lettres s'appliquent surtout à la musique. Les armes des soldats sont simples et sans ornement ; ils portent des arbalètes, et des sabres fort longs. Les supplices y sont modérés pour les crimes les plus énormes ; c'est un crime digne de mort de dire des injures à ses père et mère, et on tranche la tête aux criminels. Ceux qui sont coupables de moindres crimes, en sont quittes pour la bastonnade sur le dos. Les crimes qui mériteraient ailleurs la mort, y sont punis par l'exil dans les îles voisines. il y a tous les trois ans un examen de docteurs, un autre de bacheliers, et un troisième de maîtres ès arts. La Corée fournit du papier blanc, des pinceaux faits de poil de queue de loup, du gin seng, de l'or, de l'argent, du fer, du vernis jaune, qui est si beau, que ce qui en est enduit semble être doré ; l'arbre d'où distille cette gomme, ressemble au palmier ; des poules dont la queue est longue de trois pieds, des bidets qui ont trois pieds de hauteur, des peaux de zibeline, et de castor, et du sel fossile. Quoique la Corée soit un pays montagneux, il n'en est pas moins fertile. Les provinces surtout de Tchong tsing, de King chang, et de Tçuen lo, sont très riches et très abondantes. Les principales montagnes de la Corée sont le mont Peyo au nord de la province de la cour ; le mont Oua tou chan, au nord-est de la capitale du royaume ; c'est où le roi de Kaoli nommé Yymo, établit autrefois le siège de son empire, jusqu'à ce que Mou yon hoang l'eût détruit, sous la dynastie des Tsin. Le mont Chin song chan 1, autrement nommé Son yo dans le territoire de la ville de Kai tching. C’est où Vang kien plaça sa cour. Le mont Lou yang chan, au nord-est de Pinjam. Le Hoang chan, dans la province de Tchong tsing. Les fleuves sont le Li kiang, qui est dans la province de la cour ; le Tatong kiang qui est dans celle de Ping ngan. Le Ya lou kiang, qui prend sa source dans les monts Tchang pe chan ; il a trois cents lys de largeur à son embouchure ; et le Han kiang, au sud de la capitale du royaume. Je finis par une chose qui mérite quelque attention. On trouve dans l'abrégé de chorographie, intitulé Quang yu ki, que le lieu ou la ville de Tchaossien, que Kipé choisit pour y établir sa cour, est dans le territoire de Yong ping fou, ville du premier ordre de la province de Pe tche li. Supposé la vérité de ce fait, il semble qu'on en doit conclure que ce lieu était alors des dépendances de la Corée, et que le golfe de Leao tong, qui sépare aujourd'hui la place de l'ancienne Tchaossien du royaume de Corée, ne s’est formé que longtemps après, car il n'y a pas d'apparence