Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/554

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peuples qui n'ont point été soumis, et qui n'ont de l'homme que la figure ? Toute la côte depuis le lieu du départ de Kamtschatka, avait paru relevée comme une muraille, par une suite continuelle de montagnes couvertes de neige. Dans le retour, et le 20 jour d'août, il vint environ quarante personnes vers le vaisseau sur quatre canots ; c'était des Tzuktschi, comme ceux dont on a parlé. Ils apportaient quelque viande, du poisson, et de l'eau fraîche. Ils avaient aussi quinze pièces de pelleterie ; il y en avait de deux sortes, dont l'une était de renard blanc. De plus, il y avait quatre dents de chevaux marins. Les gens du capitaine eurent le tout pour des épingles, et des fusils à faire du feu. Ces sauvages assurèrent que leurs compatriotes allaient vers la rivière de Kohlima, qui va tomber dans la mer Glaciale, à l'est de la Lena, avec des marchandises qui étaient tirées par des rennes, et qu'ils n'avaient jamais fait ce voyage que par terre, et non par eau. Les Russes leur étaient connus depuis longtemps, et l'un même d'entr'eux avait été en traite à la forteresse d'Anadirski. On fut de retour à l'embouchure de Kamtschatka le 7 de septembre, et on prit son quartier d'hiver à Kamtschatka l'inférieur. Le 5 de juin de l'année 1729 le vaisseau ayant été mis en état de reprendre la mer, le capitaine sortit de l'embouchure de Kamtschatka, faisant route au Levant, et cela sur ce que les habitants de Kamtschatka avaient dit, que lorsque le temps était clair et serein, on découvrait en mer une terre. Mais quoiqu'on fît alors plus de deux cents verstes en s'avançant en pleine mer, on ne vit point de terre. C’est pourquoi on changea de route, et on prit vers le sud, du côté de Schatzik (la relation ne dit pas ce que c’est), pour doubler la pointe de Bolschay recski, c’est-à-dire, celle du continent de Kamtschatka, dont on n'a point eu de connaissance avant celle qu'on en donne ici. Dans le cours de ce voyage on livra aux gouverneurs de Kamtschatka, et de Bolschay recski, le poids de huit cents pouds en farine ou gruau, et en viande sèche et salée. De l'embouchure de la Bolschay, on se rendit, en traversant la mer, à l'embouchure d'Ochota, où l'on arriva le 23 de juillet. Le navire et tout ce qui en dépendait, fut livré au gouverneur de la forteresse qui est en cet endroit-là ; ensuite de quoi le capitaine prit la route de Iudomska kresta, sur des chevaux qu'il loua pour ce voyage. On prit après cela des bateaux plats, pour descendre les rivières de Maya et d'Aldan, jusqu'à l'entrée de celle de Belaya. Là on prit des chevaux pour gagner Jakutski. Toute cette route depuis Ochotski se fit du 29 de juillet au 3 de septembre. A Jakutski on monta sur deux barques plates, pour remonter la rivière de Lena, et on le fit jusqu'au premier d'octobre. Il fallut s'arrêter au village de Peledun, où les glaces commencèrent à s'opposer à la navigation. Il tomba de la neige, et la rivière de Lena se glaçant, on partit le deux d'octobre pour se rendre à Ilimski, et de là à Iéniseïski. On rencontre