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et le renard

et tu ne m’en amènes qu’un seul ! tu seras puni de ta négligence coupable.

Le lion n’eut pas plutôt entendu cette vive apostrophe du bouc au renard, que, s’imaginant que ce dernier le trahissait, il fut saisi d’une nouvelle frayeur, et prit la fuite à l’instant même, récitant en fuyant cette ancienne maxime :

Sloca.

«  Il ne faut jamais s’exposer à l’inimitié de son cuisinier, des médecins, des poètes et des magiciens ; il faut se garder d’avoir querelle avec le gouverneur de son pays, avec les personnes riches, avec ceux qui sont plus puissans que nous et avec les gens obstinés. »

Le bouc, ainsi délivré par la ruse d’un si dangereux ennemi, continua de vivre paisiblement dans cette forêt.

Tu le vois, continua Damanaca, en joignant l’audace à la ruse, on peut surmonter les plus grandes difficultés et venir à bout des entreprises les plus périlleuses. Encore un exemple et tu n’auras plus de doute que la ruse secondée du secours d’autrui peut nous défaire des rivaux les plus puissans.