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Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/178

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LES HIBOUX

faire au hibou de sérieuses réflexions. Il comprit les inconvéniens qui résulteraient en effet de l’élévation de son maître à la dignité royale ; et se persuada que dès ce moment celui-ci deviendrait fier et impérieux, et ne ferait plus cas de personne ; il l’alla donc trouver et lui dit que le temps et les augures étaient dans le moment entièrement contraires à la cérémonie de son élévation à la royauté ; il ajoutait qu’afin de trouver une saison où tous les bons augures fussent réunis, il fallait différer la cérémonie de quatre à cinq mois. Le prétendant à la dignité royale répondit qu’il n’y avait pas de grands inconvéniens à suivre cet avis et promit de s’y conformer.

Sur ces entrefaites, un autre des ministres du hibou vint trouver son maître et lui rapporta que son premier ministre le trahissait et était en correspondance avec Stirandjivy, ministre du chef des corbeaux, avec lequel il avait déjà eu plusieurs entretiens secrets, et qu’il cherchait les moyens de l’empêcher de parvenir à la dignité royale. À ce rapport, le chef des hiboux se livra aux transports de la plus violente colère. Il voulait immoler sur-le-champ à sa vengeance celui qui avait abusé de sa confiance pour le trahir ; mais celui qui lui avait donné cette