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Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/180

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LE SOLEIL, LA LUNE, ETC.

Un des ministres du corbeau répondit à cette question, que plutôt que de vivre ainsi dans de continuelles alarmes et de voir se renouveler les maux auxquels ils s’étaient déjà vus exposés ou peut-être de plus grands encore, il valait infiniment mieux, à son avis, abandonner le pays et se retirer au loin dans quelque lieu solitaire où ils pussent vivre en sûreté.

Le second ministre prit ensuite la parole, et s’éleva contre le conseil du premier : à son avis, lorsque l’on se trouvait une fois engagé avec un ennemi, quelque puissant qu’il fût, il ne fallait pas quitter le terrain sans s’être efforcé, par tous les moyens possibles, de se venger des maux qu’on en avait reçus, et voulant appuyer son sentiment d’un exemple :

Le Soleil, la Lune, et les deux Géans leurs ennemis.

L’histoire nous apprend, ajouta-t-il, que, dans l’ancien temps, lorsque les Dieux et les géans se réunirent tous ensemble pour traire la mer de lait[1] et en extraire l’amrita

  1. Les Indiens reconnaissent sept mers, parmi lesquelles