Aller au contenu

Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
170
LE ROI, SON SINGE, ETC.

serpens, il se procura un de ces reptiles qu’il renferma dans un vase, et choisissant le temps où le roi dormait, il entra dans son appartement sans être aperçu de personne. Le roi étendu sur son lit et plongé dans un profond sommeil avait près de lui le singe son garde, armé d’un cadga (espèce de gros sabre). Le voleur, en entrant, lâcha le serpent qui était enfermé dans le vase, et le singe ne l’eut pas plus tôt vu ramper dans l’appartement, que, saisi de frayeur, il laissa tomber l’arme qu’il tenait, et oubliant le soin de son maître, tourna toute son attention sur le serpent. Le brahme profita de l’état de frayeur et de distraction du singe pour s’approcher du lit du roi, et lui enlever son collier d’or, qu’il porta à sa maîtresse.

L’exemple de ce singe nous apprend, ajouta le hibou Kroudakcha en finissant son récit, à quels dangers on s’expose en confiant ses intérêts à des êtres vils, lâches et sans jugement ; et l’exemple suivant, continua-t-il, nous fera voir les pièges que nos ennemis, sous l’apparence du zèle et de la bienveillance, savent souvent nous tendre pour nous perdre.