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Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/273

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je m’intéresserai pour vous auprès du propriétaire, pour qu’il vous en donne un des plus gros à ce prix. Ainsi, seigneur gourou, ajouta Badaud en finissant son récit, voilà une belle occasion pour vous procurer à bon marché un cheval d’excellente race ; à mon avis, il vaut beaucoup mieux pour nous acheter un cheval encore dans l’œuf, qu’un cheval déjà tout formé. Ce dernier pourrait être vicieux, ou d’un mauvais naturel, tandis qu’il nous sera facile de façonner et d’élever comme il nous plaira un jeune poulain qui n’a pas encore vu le jour ; nous pourrons lui faire prendre les plis et les allures que nous voudrons.

Le récit de Badaud fut entendu avec des transports de joie par Paramarta et ses disciples. Ces derniers furent tous de son opinion. Aussitôt Lourdaud fut adjoint à Badaud pour l’accompagner et l’aider à porter l’œuf de jument ; et le gourou ayant remis à Badaud cinq pagodes pour en acheter un des plus gros œufs, le renvoya sans délai au lieu où il avait vu les œufs précieux, lui recommandant bien de faire toute hâte, de peur que s’il perdait du temps en route, le propriétaire ne vînt à disposer ailleurs de ses œufs, et qu’ils ne manquassent une occasion favorable de se procurer à si bon marché un excellent cheval.