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Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/327

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homme très-savant ; il faut que ce soit un grand pourohita, puisque tout ce qu’il m’a prédit est arrivé ; son savoir astrologique lui a appris tous les événemens futurs ; j’ai eu grand tort de ne pas suivre ses conseils, et plus encore de me conduire vis-à-vis de lui aussi brutalement que je l’ai fait ; il faut que j’aille vite lui faire mes excuses, et que je tâche en même temps d’apprendre de lui quelque autre événement futur.

À ces mots, il se mit à courir après le pourohita, qui était déjà à quelque distance, et qui, le voyant revenir à lui en courant, n’était pas sans inquiétude : Que me veut donc cet animal ? se disait-il ; il a déjà manqué une fois de me fendre la tête, vient-il à présent pour m’assassiner ? Cependant ses inquiétudes se dissipèrent lorsque Badaud, s’approchant de lui d’un air humble, lui fit un respectueux namascara[1] ; il lui témoigna ensuite sa sincère douleur de ce qui s’était passé, et son regret de n’avoir pas su profiter de ses sages avis ; lui prodigua plusieurs louanges extravagantes sur son prétendu savoir

  1. C’est ainsi qu’on appelle le salut adressé aux brahmes : ce salut se fait en joignant les mains, les portant au front, et inclinant en même temps la tête.