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Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/353

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pression favorable sur son esprit, espéra qu’il ne lui serait plus difficile de le guérir de sa maladie presque entièrement imaginaire ; prenant donc un ton plus sérieux : Je conviens, seigneur gourou, lui dit-il, de la justesse de la prédiction du brahme, que lorsque la partie du corps dont elle fait mention devient froide, c’est effectivement un signe de mort ; mais il faut distinguer deux espèces de froideur, l’une qui procède d’une cause extérieure, lorsqu’un corps froid est appliqué à un corps chaud, et l’autre qui procède de la disposition intérieure du corps. La première espèce de froideur n’est pas ordinairement dangereuse ; et comme c’est de celle-là que vous êtes atteint, vous n’avez rien à craindre. En effet, ayant été si long-temps étendu à la renverse sur la boue, et ayant été lavé après cela avec de l’eau froide, et revêtu ensuite d’habillemens mouillés, il n’est pas surprenant que le froid ait gagné la place en question ; il le serait au contraire qu’elle fût chaude. N’ayez donc plus d’inquiétude à ce sujet ; revenez de votre mélancolie, et faites vite allumer du feu pour réchauffer la partie froide, ou bien allez l’exposer pour cela durant quelque temps au soleil, et soyez attentif, à l’avenir, à ne pas vous étendre à la renverse sur la boue, et à ne pas vous