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LE DJANGOUMA

seigneur gourou, s’écria-t-il, que vous me condamnez à mourir à la fleur de l’âge, quand je ne suis atteint d’aucune maladie ? Robuste et jouissant de la meilleure santé, comment me résigner à la mort ? N’y a-t-il donc aucun moyen d’éviter ou au moins d’adoucir la sentence fatale que vous venez de prononcer contre moi ? J’aurais pourtant si grande envie de vivre encore quelque temps de plus ou d’attendre au moins pour mourir que je sois malade !

Ton lingam perdu, repartit le djangouma d’un ton ferme et solennel, tu n’as aucun moyen de prolonger ta vie, il faut absolument que tu meures ; seulement, tu peux choisir parmi les trois genres de mort que je vais t’indiquer : t’arracher toi-même la langue, ou te laisser suffoquer à la fumée d’encens, ou enfin, si tu le préfères, te submerger dans l’eau. Choisis donc sans retard entre ces trois genres de mort, et hâte-toi de remplir ton malheureux destin.

Le lingamiste, voyant qu’il n’y avait pas moyen de fléchir la sévérité du djangouma, baissa la tête d’un air pensif et consterné ; enfin après quelques momens de réflexion : Eh bien, puisqu’il n’y a pas moyen d’éviter la mort, je me résigne à la volonté de Siva. Je mourrai puisqu’il le faut ; cependant, des trois genres