quelques œuvres d’éclat que j’ai peut-être pratiquées dans une génération précédente, et dont je n’ai pas le souvenir dans celle-ci. Quoi qu’il en soit, le jour où j’ai vu vos pieds sacrés est assurément le plus beau et le plus heureux jour de ma vie. Désormais je n’ai plus rien à désirer dans le monde, j’ai reçu la plus grande faveur qui puisse être accordée à un mortel : par cette vue, tous les péchés que j’ai commis dans cette génération et dans les générations précédentes me sont remis, et je suis désormais aussi pur que l’eau même du Gange. »
Le prétendu sanniassy entendit ce discours flatteur sans témoigner la moindre sensibilité et sans changer de contenance ni de posture. Cette impassibilité ne fit qu’accroître l’étonnement et l’admiration de la multitude qui l’entourait. Quel grand personnage, disait-on tout bas, qui ne daigne ni répondre à un si grand roi, ni même jeter sur lui un seul de ses regards ! On a bien raison de dire que le corps seul de ce saint pénitent habite ce bas monde, et que son âme, ses pensées et toutes ses affections sont intimement unies à Para-Brahma.
Le roi Krichna-Raya ne pouvait se lasser d’admirer ce grand sanniassy ; il lui adressa encore quelques complimens aussi exagérés que celui