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de sandivaca, etc.

mal, aima mieux faire le sacrifice de ce bœuf, que de retarder son voyage, il l’abandonna donc au milieu de cette forêt et continua sa route.

Le taureau Sandjivaca, ainsi délaissé, languit long-temps ; cependant l’herbe fraîche et l’eau claire qu’il trouvait dans la forêt le rétablirent peu-à-peu ; à la fin il devint gros et gras, et ne se ressentit plus de l’accident qui avait causé son abandon dans cette solitude.

Dans le voisinage habitait un lion ; c’était le souverain de la forêt, et il y exerçait un empire absolu sur tous les autres animaux qui y avaient établi leur demeure. Ce lion avait eu pour ministres deux renards. Carataca et Damanaca (c’était le nom de ces deux ministres) s’étant, dans une certaine occasion, conduits d’une manière peu respectueuse avec leur maître, celui-ci les avait chassés ignominieusement de sa cour, avec défense de se présenter à l’avenir en sa présence.

C’était le temps que ces deux ministres disgraciés vivaient dans la retraite. Un jour le roi lion, altéré par l’ardeur d’un soleil brûlant, vint au bord du fleuve Youmna pour s’y désaltérer ; il avait étanché sa soif et allait reprendre la route de son palais, tout d’un coup il entend une voix effroyable (c’était le mugisse-