dominer par le vice de l’avarice, et ayant ramassé une somme d’argent considérable, il l’enferma pour plus grande sûreté dans le creux de son bâton de pénitent[1], afin de l’avoir toujours auprès de sa personne.
Un autre brahme, informé de la manière de vivre de ce pénitent, résolut d’inventer quelque ruse pour lui voler son argent. Il commença par s’introduire auprès de lui d’un air humble et modeste, témoignant un vif désir de s’attacher à lui en qualité de domestique. Le rusé brahme parvint peu-à-peu à gagner l’amitié du sanniassy en prévenant tous ses besoins. Il lui rendait tous les services qui dépendaient de lui, et amusait ses heures de loisir par des morceaux de musique qu’il exécutait avec beaucoup de goût sur la kinnahra [2].
Le sanniassy, charmé d’avoir pour le servir une personne douée de tant d’excellentes qualités, lui confia tout, excepté le bâton de bambou dans le creux duquel était déposé son argent.