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Page:Dubois - Tombouctou la mystérieuse, 1897.djvu/157

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VIII

L’INVASION MAROCAINE

En ce xvie siècle, la prospérité du Soudan, ses richesses, son commerce, aisé, réglementé et sûr, furent connus au loin. Les caravanes revenant sur le littoral chargées d’or, d’ivoire, de cuivre, de musc et de dépouilles d’autruches, proclamaient son opulence par le seul déchargement de leurs chameaux. C’est le temps où les Portugais, qui étaient alors les grands commerçants de l’Europe, s’efforçaient de prendre contact avec les pays du Niger. Cette splendeur devint proverbiale dans le nord de l’Afrique. Aujourd’hui encore ce dicton court sur la côte barbaresque : Comme le goudron guérit la qale des chameaux, ainsi la pauvreté a son remède infaillible : le Soudan.

Tant de faveurs épandus sous un même ciel ne devaient pas manquer d’attirer l’attention des États voisins, et bientôt leurs convoitises. Le pays le plus rapproché du Soudan, le Maroc, prit les devants.

Dès le premier jour ces convoitises eurent leur forme définitive et un caractère aigu. Pour le Maroc il ne s’agit et il ne s’agira jamais ni de coloniser, ni de développer le commerce, ni même de faire de la propagande musulmane. Il ne voit dans le Soudan qu’une mine d’or. Toutes ses aspirations premières