Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/122

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introduite de nouveau par Loüis XII et par les Rois ses Successeurs, qui ont publié plusieurs Edits & Ordonnances, pour ôter à ceux qui étoient revêtus du Commandement Militaire dans un certain district, le pouvoir de s’y arroger aucune autorité dans les matieres de Justice, Police et Finance, dont ces Princes ont attribuée la connoissance à d’autres Officiers. Au reste la division que Constantin fit des deux Pouvoirs, partagea bien les emplois des Officiers qui représentoient le Prince en des emplois de deux especes differentes ; mais elle ne partagea point ces Officiers, comme ils l’ont été parmi nous depuis Loüis XII en gens de robe & en gens d’épée. Tant que l’Empire d’Occident a subsisté il y a toujours été d’usage de passer indifferemment des emplois Civils aux Militaires, ou, comme on le disoit alors, de la Milice armée dans la Milice civile, & de la Milice civile dans la Milice armée. Ainsi ces deux sortes d’emplois qu’on exerçoit alternativement ne firent point dans l’Etat deux genres de Professions differentes, et dont il suffit d’épouser l’une, pour être réputé avoir renoncé à l’autre. Avitus, le même qui fut proclamé Empereur après Petronius Maximus, avoit été déja Préfet des Gaules lorsque son prédecesseur le nomma Maître de la Milice dans ce diocèse ; ce qui l’obligea, comme il est dit dans Sidonius, à passer des Tribunaux de Justice dans les Camps. Il seroit facile de citer plusieurs autres exemples pareils.


LIVRE 1 CHAPITRE 7

CHAPITRE VII.

Des Officiers Civils envoyés dans les Gaules pour les gouverner, sous Constantin Le Grand, & sous les Princes ses Successeurs.


Les Successeurs de Constantin maintinrent la forme d’administration qu’il avoit établie. Le Préfet du Prétoire et les Officiers qui lui étoient subordonnés, ne commanderent plus les Troupes, & d’un autre côté le Géneralissime et ceux qui les commandoient sous lui, n’eurent plus l’admini-