Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/288

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

reur et à celle de consul, qui n’étoit qu’une dignité tout au plus, annuelle. Nous apprenons de Zosime même, quel étoit le rang que les patrices que pour ainsi dire il avoit vû créer, tenoient dans l’empire. Zosime dit en parlant d’un optatus qui avoit été fait patrice. » L’Empereur Constantin le Grand en érigeant la dignité de Patrice inconnuë avant lui, avoit statué par l’Edit de la création, que ceux qui s’en trouveroient revêtus, seroient superieurs aux Préfets du Prétoire. » Cassiodore nous a conservé une formule des lettres de provision de la dignité de patrice, et le prince qui la confere dit dans cette formule : » Nous vous revêtons d’une dignité supérieure à celle des Préfets du Prétoire, & à celle de tous nos autres Officiers, le Patriciat n’étant subordonné qu’à la dignité que nous-mêmes nous exerçons quelquefois. » Comme les empereurs se revêtoient quelquefois eux-mêmes du consulat, il est clair que Cassiodore veut désigner le consulat quand il fait mention de la seule des dignités de l’empire, qui fût supérieure au patriciat, et qu’un sujet pût posseder. Jornandés après avoir dit, en parlant de Théodoric roi des Ostrogots, que ce prince parvint au consulat ordinaire, ajoute, qu’il est la plus éminente des dignités que les empereurs conféroient à des particuliers.

Dès que le patriciat étoit une dignité supérieure à celle des préfets du prétoire, et dès que la dignité des préfets du prétoire étoit plus grande que celle des officiers militaires, qui, comme on l’a vû, cédoient le pas aux préfets du prétoire, il s’ensuit que le patrice dans les départemens où il se trouvoit, devoit, quand l’empereur et le consul n’y étoient pas, commander à tous les officiers civils, et à tous les officiers militaires de ces départemens. C’est aussi ce qu’énoncent les provisions, et c’est ce qu’on pourra observer en lisant plusieurs faits rapportés dans cette histoire.

Constance épousa encore quelques années aprés Placidie, la sœur d’Honorius, qui voulut bien même ensuite associer à l’Em-