Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/305

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les trésors de l’Orient, les parfums de l’Arabie, les délicatesses de l’Assyrie, les denrées de l’Afrique, les nobles animaux que l’Espagne éleve, & les armes qui se fabriquent dans les Gaules. Arles est enfin le lieu que la Mer Méditerranée & le Rhône semblent avoir choisi, pour y réunir leurs eaux, & pour en faire le rendez-vous des Nations qui habitent sur les côtes & sur les rives qu’elles baignent. Que les Gaules ayent donc quelque reconnoissance de l’attention que nous avons euë à choisir pour le lieu de leur Assemblée une semblable Ville où d’ailleurs il est si facile d’arriver en toute sorte de voiture, soit qu’on veuille s’y rendre par terre, soit qu’on veuille y venir par eau. Il y a quelque tems que notre Préfet du Prétoire des Gaules ordonna étant mû par ces considérations, la même chose que nous statuons aujourd’hui ; mais comme son Mandement est demeuré sans effet, soit par la négligence de ceux qui auroient dû le faire mettre à éxécution ce soit par la nonchalance des Usurpateurs, pour tout ce qui regardoit le bien Public ; nous vous ordonnons de nouveau d’accomplir & de faire accomplir le Décret suivant.

» Notre volonté est qu’en exécution du present Edit, & conformément aux anciens usages, vous & vos Successeurs vous ayez à faire tenir chaque année dans la Ville d’Arles une Assemblée composée des Juges & de nos autres Officiers dans les sept Provinces ainsi que des Notables & des Députés des Propriétaires des fonds de nos sept Provinces, laquelle Assemblée commencera ses séances le treiziéme du mois d’Août, & les continuera, sans les interrompre que le moins qu’il sera possible, jusqu’au treizième du mois de Septembre. Nous voullons encore que nos Officiers qui administrent la Justice dans la Novempopalanie, & dans la seconde Aquitaine, celles des sept Provinces qui sont les plus éloignées d’Arles, & qui auront des affaires d’une telle importance, qu’ils ne pourront se rendre dans cette Ville, y envoyent du moins des Representans, ainsi qu’il est d’usage en pareils cas. En faisant la présente Ordonnance, nous sommes très-persuadés que nous rendons un bon office à tous vos Sujets, & que nous donnons en même tems à la Ville d’Arles un témoignage autentique de la reconnoissance que nous conservons de son attachement à nos interêts, lequel nous est suffisamment connu par les bons rapports du Patrice Constance, que nous regardons comme notre Pere. Enfin nous ordonnons qu’on fera payer une