Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/335

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ce qui se passa entre Aëtius et une partie des Francs, en l’année quatre cens vingt-huit. La partie des Gaules voisine du Rhin que les Francs avoient occupée, pour s’y établir, fut recouvrée par les exploits d’Aëtius. » Sous le Consulat de Felix & de Taurus, dit Cassiodore, Aëtius ayant taillé en pieces un grand nombre de Francs, il recouvra la partie des Gaules, voisine du Rhin qu’ils avoient occupée. » Nous avons déja vû qu’Idace disoit, en parlant de cet exploit, qu’Aëtius après avoir défait les Francs vers l’année quatre cens vingt-huit, les avoit admis à faire leur paix. Ainsi rien ne nous oblige à croire qu’il ait obligé pour lors tous les Francs qui s’étoient cantonnés dans les Gaules, à repasser le Rhin, et à retourner dans l’ancienne France. Le projet de soumettre les Armoriques, l’aura engagé de recevoir à capitulation les Francs, qui s’étoient établis en forme de peuplade indépendante sur le territoire de l’empire, et à leur permettre d’y demeurer, à condition de s’avoüer sujets de cette puissance, et de la servir dans ses guerres. Plusieurs essains de Francs qui depuis l’invasion des Vandales s’étoient cantonnés dans les Gaules, y seront donc restés pour y vivre dans le même état et condition qu’y vivoient les essains de leur nation, à qui les prédecesseurs de Valentinien troisiéme y avoient donné des habitations, ainsi qu’on l’a vû dans le premier livre de cet ouvrage. Ce que nous disons ici concernant le parti qu’Aëtius aura fait en quatre cens vingt-huit aux Francs établis depuis l’année quatre cens sept dans les Gaules, est rendu très-vraisemblable, par l’éloge que Jornandés fait des vûës génerales de ce grand capitaine ; et par les loüanges qu’il lui donne sur la conduite qu’il tint à l’égard des Francs. L’historien des Gots, dit donc en parlant des premiers exploits d’Aëtius : Que c’étoit un homme né uniquement pour le bien de la République Romaine, & qu’il réduisit par ses victoires un grand nombre de Sueves & de Francs, du nombre de ceux qui ne reconnoissoient point l’Empire, à se soumettre à son pouvoir en qualité de sujets. » Or comme Aëtius n’obligea point les