Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

çons violens contre Aëtius, qui se sera justifié quoique coupable, parce qu’on n’avoit point encore des preuves claires de sa prévarication. Cette justification que je suppose s’être faite en quatre cens trente et un, aura été suivie de sa nomination au consulat pour l’année suivante. Mais on aura eu cette année-là contre Aëtius, des preuves si claires, qu’on aura rompu de nouveau avec lui. Par qui la trame fut-elle découverte ? C’est ce que nous ignorons. Nous sçavons seulement que la perfidie d’Aëtius devoit être pleinement éclaircie en quatre cens trente-deux, puisque cette année-là même Bonifacius revint d’Afrique, et que l’empereur lui confera la dignité de maître de la milice dans le département de la préfecture du prétoire d’Italie, quoiqu’Aëtius en fût actuellement revêtu. Croyoit-on que la promotion d’Aëtius au consulat, qui étoit une dignité supérieure à celle de maître de la milice, et même au patriciat, fît vaquer l’emploi d’Aëtius ? Je n’en sçais rien. Voici ce que nous sçavons des suites qu’eut cette déposition.

Aëtius n’ayant pas voulu se laisser dépoüiller, se retira de la cour, et il prit les armes. Son rival gagna contre lui une bataille ; mais le vainqueur reçut dans l’action une blessure, dont il mourut quelques jours après. Cependant on ne laissa point à Aëtius l’emploi de maître de la milice ; et l’on étoit si bien résolu à le lui ôter, qu’après la mort de Bonifacius, on le confera à Sebastianus gendre de Bonifacius. Il paroît qu’il se fit alors une convention entre Placidie et Aëtius, en conséquence de laquelle l’empereur devoit cesser de poursuivre Aëtius comme rebelle, et de son côté Aëtius devoit se retirer sur ses terres. On voit du moins qu’après s’être dé-