Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/475

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Barbares remuent. Il semble que les Cieux aillent livrer la terre à la fureur de ses Habitans, & Rome craint de voir bientôt, pour la seconde fois, les Visigots maîtres du Capitole. Les Côtes du Commandement Armorique s’attendent à une descente des Saxons, qu’on croit déja être à bord de leurs vaisseaux legers. Quelques Francs pénetrent dans la premiere des Provinces Germaniques, & d’autres Francs s’emparent d’une partie de la seconde des Belgiques. L’Allemand féroce passe le Rhin, & bien-tôt il se croit le maître sur la rive gauche de ce fleuve, ainsi qu’il l’étoit déja sur la rive droite. Il tient la rive Barbare comme son héritage, & la rive Romaine comme sa conquête. Maximus ne voit qu’un moyen d’empêcher que les Gaules ne soient enlevées à l’Empire ; c’est d’y faire Avitus Maître de l’une & de l’autre Milice. Il lui envoye donc les provisions & les marques de cette Dignité. Ceux qui les lui apportoient le trouvent dans une de ses métairies uniquement occupé du soin de cultiver le champ de ses pères. Dès que le nouveau Cincinnatus s’est mis en possession de la dignité, l’Allemand repasse le Rhin, & prie qu’on oublie le passé. Le Saxon désarme ses vaisseaux corsaires. Les Francs de la Tribu des Cattes évacuant tout ce qu’ils avoient occupé de nouveau dans la seconde Belgique, se retirent dans les quartiers qu’il ont au-de-là de l’Albe, & le lit de cette riviere, tout petit qu’il est, devient une barriere suffisante pour les contenir. Enfin il n’y avoit pas encore trois mois qu’Avitus exerçoit son emploi, lorsqu’il alla trouver les Visigots, les seuls Barbares dont les Gaules eussent encore quelque chose à craindre. Il les trouve se disposant à la guerre ; mais aussi-tôt qu’on le voit, chacun se doute bien qu’il engagera Theodoric à entretenir la paix. Tout le monde cesse les préparatifs. En effet, dès qu’Avitus a eu son audiance du Roi des Visigots, la continuation de la paix devient certaine. La