Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome I, 1742.djvu/520

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vous dont la venue pouvoit seule nous rendre l’esperance, relevez-nous de notre chute, & jettez un regard favorable sur votre bonne ville de Lyon, que vous traversez en triomphant. Vous lui avez déja octroyé son pardon. Accordez-lui encore des graces qui la mettent en état de respirer…… » Elle est vuide de citoyens, & sa prise a fait connoître son importance encore mieux qu’on ne la connoissoit auparavant. Quand on est redevenu heureux, on ne craint plus de rappeller le souvenir des malheurs passés. Ainsi, Prince magnanime, je ne me ferai point une peine de parler de l’incendie & du sac que votre ville a essuyés, afin d’avoir l’occasion de » vous dire que vous pouvez, en nous tendant une main secourable, nous faire oublier nos maux, & même nous mettre au point de ne plus les regarder que comme des évenemens qui auront donné lieu au triomphe de notre Restaurateur. »

Sidonius qui étoit de la cité d’Auvergne, n’auroit point parlé comme il parle du désastre de celle de Lyon, si ces deux cités n’eussent point été dans le même parti. D’ailleurs nous avons encore dans les écrits de cet auteur d’autres preuves que celles qu’on a déja vûes de l’engagement qu’il avoit pris avec les ennemis de Majorien. Sidonius dit lui-même dans la préface du panégyrique de Majorien, qu’il avoit été obligé d’avoir recours à la clémence de cet empereur qui lui avoit pardonné. Notre poëte compare même en cela, sa destinée à celle de Virgile et à celle d’Horace, à qui Auguste pardonna d’avoir été d’un parti contraire au sien, et d’avoir porté les armes contre lui. Vous m’avez, dit-il à Majorien, répondu avec la bonté d’Auguste victorieux, que je n’avois qu’à vivre en repos.

La prise de Lyon et les autres évenemens de cette guerre