Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/165

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même dont on a vû ci-dessus une Lettre écrite à Clovis pour le féliciter sur son Baptême, Æonius Evêque d’Arles, l’Evêque de Valence, celui de Marseille, & plusieurs autres Prelats Catholiques se rendirent à Lyon, d’où Stephanus les mena saluer le Roi Gondebaud qui étoit à Sabiniacum avec sa Cour. Etdicius Avitus, Evêque de Vienne, pour qui ses Confreres avoient une grande déference, bien qu’il ne fût pas plus âgé ni plus ancien qu’eux dans l’Episcopat, dit à Gondebaud : Vous avez ici auprès de vous vos Docteurs les plus éclairés ; si vous voulez bien le permettre, nous allons les convaincre devant vous par le témoignage de l’Ecriture Sainte, que les Ariens sont dans l’erreur. Voici quelle fut la réponse de Gondebaud. Si votre Communion est la bonne, pourquoi les Evêques qui en sont, ne désarment-ils pas le Roi des Francs qui m’a déclaré la guerre, & qui pour me perdre, s’est allié à mes ennemis ? La veritable foi peut-elle se trouver avec la convoitise du bien d’autrui & la soif du sang des Nations ? Que Clovis justifie par ses œuvres la croyance qu’il professe. Avitus répliqua doucement avec l’air & l’éloquence d’un Ange : Nous ignorons, grand Prince, à quel dessein & par quel motif le Roi des Francs fait tout ce que vous venez de dire ; mais l’Ecriture nous enseigne que l’abandon de la Loi de Dieu est souvent cause de la subversion des Etats. Soumettez-vous, vous & votre Peuple à cette Loi, & le Tout-Puissant vous accordera des jours tranquilles. Dès que vous serez en paix avec lui, vous aurez bien-tôt la paix avec les hommes, & vos ennemis ne prévaudront point contre vous. »

Nous observerons deux choses sur cet endroit des actes de la conférence de Lyon. La premiere, c’est que nous y trouverons