Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/184

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laquelle nous avons encore aujourd’hui, et qu’il publia pour être la loi des Romains mêmes qui vivoient sous son obéissance. Nous parlerons encore ailleurs de ce code d’Alaric connu aussi quelquefois sous le nom du code d’Anien, parce qu’Anien étoit chancelier d’Alaric, lorsque le code dont il s’agit fut rédigé, et parce que ce fut lui qui signa les copies autentiques des nouvelles tables qui furent envoyées aux tribunaux.

Alaric permit aussi en cinq cens six aux évêques catholiques qui avoient leurs sieges dans l’étenduë des pays de la Gaule où il étoit le maître, de tenir un concile national dans la ville d’Agde, et saint Cesaire y présida.

La ville d’Arles dont il étoit évêque, étoit encore alors, comme on l’a vû, du royaume d’Alaric. Il est vrai qu’on prouve que quelques évêques qui assisterent à ce concile, étoient du royaume des Ostrogots, et non pas de celui des Visigots ; mais, comme nous l’avons observé déja, Theodoric étoit tellement uni pour lors avec Alaric son gendre, qu’il aura permis volontiers aux évêques de la partie des Gaules soumise à sa domination, de se trouver à un concile convoqué dans une ville soumise à la domination d’Alaric. Dès que saint Césaire se trouvoit à ce concile, la préeminence de son siege établi dans la même ville où étoit alors celui de la préfecture du prétoire des Gaules, et où étoit d’ancienneté le siege du vicaire particulier des dix-sept provinces des Gaules, aura beaucoup contribué à faire déferer au saint que nous venons de nommer, la présidence de l’assemblée.

La permission qu’Alaric donna de tenir le concile d’Agde, et la nouvelle rédaction des loix romaines qui en avoient besoin, devoient lui concilier en quelque façon les esprits des Romains ses sujets ; mais il fit en même tems un changement dans la monnoye, qui leur déplut infiniment, et d’ailleurs le traitement qu’il faisoit aux évêques catholiques, qu’il soupçonnoit d’être dans les interêts des Francs, rendoit de jour en jour le fils d’Euric le persécuteur, encore plus odieux aux orthodoxes.

Quant au changement qu’Alaric fit dans les monnoyes, voici ce que nous en apprend Alcimus Avitus, évêque de Vienne, et dont nous avons déja parlé tant de fois. Ce prélat en informant Apollinaris, évêque de Valence, qui lui faisoit faire