Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/213

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avoit rendus à l’état dans les tems précedens y sont rapportés avec éloge. Entr’autres choses il y est dit : » Le moyen d’oublier combien il montra de prudence & de courage la premiere campagne qu’il fit dans les Gaules en qualité d’Officier Géneral. Les plus braves des ennemis l’eurent toujours en tête. Arles est bâti sur le lit du Rhône, & le Soleil levant découvre aussi-tôt qu’il s’est élevé plus haut que le sommet des tours de cette Ville, un pont de bois, sur lequel on passe les deux bras que forme là notre fleuve. Comme la premiere chose qu’il convenoit à l’ennemi d’exécuter, étoit de se rendre maître de ces ponts, le premier soin de nos troupes devoit être celui de les bien défendre. Aussi fut-ce dans les tentatives que firent les Francs pour se saisir des ponts, qu’ils combattirent avec le plus d’audace, & que les nôtres leur resisterent avec le plus de fermeté. Tulum fit voir dans les actions de guerre dont ce champ de bataille fut le théatre, & qui souvent paroissoient devoir tourner mal pour nous, toute la valeur d’un jeune guerrier qui n’a point encore d’emploi, & qui veut faire fortune. Il s’y mêla souvent avec les ennemis qui furent toujours repoussés, & les blessures honorables qu’il reçut dans ces combats, font encore ressouvenir aujourd’hui des faits d’armes qui le distinguerent alors. » Nous verrons dans la suite de notre histoire, ce Tulum loué encore de ce qu’il fit durant la guerre des enfans de Clovis contre la nation des Bourguignons.

Après que les Francs eurent renoncé au dessein de se rendre les maîtres des ponts d’Arles, ils prirent le parti de passer le Rhône sur des barques, et d’autres bâtimens de trajet. La famine à laquelle la ville se trouva réduite, montre qu’elle fut enveloppée par des lignes de circonvallation, et que les Francs après avoir traversé le Rhône, firent encore sur ce fleuve un pont de bateaux, pour communiquer avec les pays qu’ils avoient deja subjugués, et pour empêcher en même tems qu’il n’entrât des vivres et des troupes par eau dans la place. Dès que les assiégans furent venus à bout de leur