Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/242

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vis n’avoit exécuté ses conventions avec l’empereur Anastase. Ce reproche fait à la mémoire de Clovis, aura obligé Theodebert à inserer dans sa réponse la justification de son ayeul, qu’on vient de lire. Il est vrai qu’il n’y est pas dit positivement que les engagemens qu’on accusoit Clovis d’avoir mal observés, eussent été des promesses qu’il avoit faites à l’empereur Anastase pour obtenir de lui le consulat. Mais si Clovis a jamais dû prendre des engagemens positifs et précis avec les empereurs d’Orient, ç’a été pour obtenir d’eux cette dignité. En effet, les sçavans qui ont le mieux étudié les commencemens de l’histoire de notre monarchie, sont persuadés, que non-seulement le consulat ne fut conferé à Clovis, qu’en vertu d’un traité en forme fait entre lui et l’empereur Anastase ; mais que c’est de ce traité-là, qui consommoit l’ouvrage de l’établissement des Francs dans les Gaules, qu’il est fait mention dans le préambule de la loi salique, sous le nom de Traité de paix, dit absolument, et par excellence.

Ce préambule de la loi Salique, rédigée par écrit pour la premiere fois sous le regne de Thierri fils de Clovis, commence par ces paroles. L’illustre Nation des Francs, dont l’assemblage est l’æuvre de la Providence, Nation de qui la valeur est si célébre, qui se trouve affermie dans ses établissemens par le Traité de Paix, & qui s’est convertie il n’y a pas encore long-tems à la Foi Catholique. Or, comme le dit M Eccard dans ses notes sur la loi Salique : » Il faut que le Traité de paix, absolument dit, soit le premier Traité de paix & d’alliance que la Nation des Francs ait conclu postérieurement aux révolutions arrivées dans les Gaules ; en un mot, le Traité qui fut fait dans ces tems-là entre Anastase & Clovis. En consequence de ce Traité, Clovis qui venoit de vaincre les Visigots, & qui les avoit relegués aux pieds des Monts-Pyrenées, fut solemnellement déclaré Consul, après quoi il le mit en possession du Gouvernement des Gaules, de l’aveu même des Empereurs, qui craignoient l’ambition de la Nation Gothique, & qui la haïssoient, parce qu’elle faisoit profession de l’Arianisme. »

Ainsi Clovis, et c’est une distinction que nous avons déja