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Page:Duboscq - Extrême-Orient, 1931 - 1938, 1938.pdf/134

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LE MANDCHOUKOUO, LA CHINE ET LE SUD-MANDCHOURIEN

15 Septembre 1935.

On entend souvent dire que la Chine est le pays des surprises ; on peut ajouter : et des paradoxes.

La Revue nationale chinoise du 14 juillet dernier, écrivait :

La politique japonaise de la Chine a beaucoup évolué depuis le commencement de 1933. Le gouvernement de Nankin s’est rendu compte qu’il ne pouvait compter sur l’intervention de la Société des Nations, les puissances ne songeant qu’à la protection de leurs intérêts en Chine. Sans repousser leur coopération économique, il n’hésitera pas, selon nous, à accepter celle du Japon, si celle-ci est débarrassée de tout caractère agressif. On peut considérer la réorganisation récente des administrations provinciales du Hopei et du Tchahar comme le premier pas vers la future entente économique sino-japonaise.

Depuis que ces lignes ont été écrites, un deuxième pas a été fait. Les témoignages en viennent de tous côtés. Au lendemain même de l’affaire de Mandchourie, si paradoxal qu’il ait pu alors paraître, nous écrivions qu’il était dans l’ordre de la politique sino-japonaise qui évidemment ne correspond pas, ô lord Lytton ! à l’idéal qu’on se fait en Occident des ententes internationales… Il se fera sans bruit, disions-nous, ce rapprochement, sans éclat, à la chinoise, afin d’éviter qu’il ne soit interprété au dehors comme une reconnaissance du Mandchoukouo.

Or le troisième pas semble bien devoir être précisément cette reconnaissance, accompagnée d’une entente pour la défense contre le communisme et d’une collaboration économique dans la Chine du Nord.

Pour notre part nous avons entendu plus d’un représentant des puissances à Tokio nous exprimer le regret