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Page:Duboscq - L'élite chinoise, 1945.djvu/109

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Partant de là, il fallait pour comprendre un tel art connaître les principes qui le guidaient et avant tout le principe fondamental que nous venons d’indiquer : la poursuite d’une suggestion plutôt que de l’imitation.

Or, cette connaissance ne peut être acquise que par celle de la psychologie des Chinois, de leurs croyances, de leurs rêves, de leur symbolisme, de leur fonds spirituel — ce qui permet de dire en passant que ce que nous savons à présent de la peinture chinoise témoigne déjà d’une certaine connaissance psychologique préalable des Chinois.

Nous devons savoir également que ce que l’on pourrait appeler le centre d’intérêt pour le Chinois n’est pas dans la personnalité humaine, mais hors d’elle, c’est-à-dire dans la nature et la contemplation de ses forces. « Pour l’Oriental, écrit encore Hovelaque, l’homme n’est pas le centre du monde ; il n’est qu’un détail dans le Grand Tout ; la vie de l’Univers dépasse infiniment sa vie, et ce sont des échos, des lueurs, des apparitions de cette vie plus vaste qui hantent l’esprit du peintre chinois. »[1]

Celui-ci puisera donc sa plus haute inspiration dans l’expression des sentiments métaphysiques et dans la nature. Son art brillera dans la synthèse

  1. Émile Hovelaque, op. cit, p. 171.