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Page:Duboscq - La Chine en face des puissances, 1926.pdf/126

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ment du monde. Sa foi dans ce qu’il avale pour se guérir, fût-ce un simple papier sur lequel un charlatan aura inscrit quelque vague formule, est sans limite. Il n’est pas jusqu’à la « drogue de pérennité » qui n’ait eu dans l’histoire de la Chine son heure de vogue, puisqu’en 820, écrit le P. Léon Wieger dans son Histoire des croyances religieuses et des opinions philosophiques en Chine, « la voix publique attribua à une dose trop forte de la drogue de pérennité » la mort subite du pauvre empereur Hien.

Si les Chinois d’aujourd’hui n’absorbent plus de cinabre dans l’espoir de se rendre immortels, que n’avaient-ils pas encore pour se guérir ou se préserver des maladies ! Avec des clients si bien disposés, l’on comprend que les médecins ne chôment pas. Les hôpitaux regorgent de consultants et d’hospitalisés ; ils sont toujours trop petits. Les Américains le savent qui dépensent millions sur millions de dollars pour en édifier de luxueux. Mais si nous ne pouvons lutter en nombre et rivaliser de luxe avec eux, nous tenons un rang des plus honorables par la qualité, c’est-à-dire par le savoir, le dévoue-