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Page:Duboscq - La Chine en face des puissances, 1926.pdf/44

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Dans un article publié en 1923, M. Guglielmo Ferrero constatait d’abord que la guerre mondiale avait tout à la fois rapproché et séparé les continents ; puis sa pensée se fixant particulièrement sur la perturbation profonde et contradictoire en elle-même qu’elle a provoquée entre l’Europe et l’Asie, il écrivait : « Lorsqu’un grand empire sort victorieux d’une grande guerre, il devrait en bonne logique inspirer une crainte et un respect plus grands. » Et cependant M. Ferrero montre l’Afghanistan, l’Inde se révoltant peu après l’armistice ; la Perse, l’Égypte « qui appartient politiquement plus à l’Asie qu’à l’Afrique » se dressant contre l’Angleterre ; la Turquie presque anéantie à la fin de 1918, la tenant ensuite, elle et d’autres, en échec. « La Chine, ajoute-t-il, en dépit de la révolution qui la déchire, a revendiqué depuis l’armistice la totalité de son territoire et de sa souveraineté ; en somme, l’Asie se révolte contre l’Europe au moment même où elle semble s’européaniser. Ce ne sont pas seulement des armes, ce sont des idées et des doctrines européennes et améri-